Produits ménagers : inutiles et potentiellement nocifs pour la santé

Les désinfectants ont la cote depuis la pandémie. Mais leur utilisation se révèle d’une efficacité relative en l’absence de certains bons gestes. Pire, leur composition laisse à désirer, cachant souvent des substances problématiques pour la santé et l’environnement, assure la revue 60 millions de consommateurs.
© Istock

Sprays désinfectants liquides, lingettes, eau de Javel… Les produits d’entretien et d’hygiène ont beau afficher des prix en hausse de 12 % dans les rayons, ils restent encore plébiscités par les Français. Les ventes de ces biocides continuent de bondir, surfant sur les habitudes d’hygiène prises ou renforcées dans les foyers depuis la pandémie du Covid-19.

Ces biocides sont définis par l’Agence nationale de la santé et de la sécurité alimentaire (anses) comme "des substances ou des préparations destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes jugés nuisibles : champignons, bactéries, virus, rongeurs, insectes…" Ces produits et les substances actives qu’ils contiennent sont encadrés par un règlement européen. Une législation qui oblige le fabricant à signaler sur l’étiquette la substance active utilisée ainsi que sa concentration, pointe la revue 60 millions de consommateurs.

Face au succès de ces biocides, l’association de défense des consommateurs s’est interrogée : Que valent vraiment ces produits ? Ont-ils vraiment cette efficacité aussi redoutable que vantent leurs étiquettes ? Et surtout, leur usage est-il bénin pour la santé ?

Produits ménagers : une efficacité toute relative

Le large spectre des biocides inclut quatre types de produits : la javel, le peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée, les ammoniums quaternaires et l’alcool. Certains renferment plusieurs substances actives, d’autres quelques substances naturelles.

Quid de leur efficacité ? Avec un simple nettoyage, on élimine 80 % des micro-organismes présents sur une surface. Pour aller au-delà en revanche et désinfecter (ce qui nécessite de détruire 95 % des micro-organismes), il convient de faire preuve de méthode, relève le magazine. Sans un nettoyage adéquat de la zone à désinfecter, la lecture des conseils d’utilisation (seule une poignée d’usagers le font), et surtout sans un respect du temps de pose du produit, l’opération de désinfection est vaine.

Si le temps de contact, évalué en laboratoire et mentionné sur le produit, n’est pas respecté, le désinfectant n’agit pas efficacement et échoue à botter les substances indésirables hors de la surface ciblée, précise 60 millions de consommateurs.

Enfin pour ajouter à la complexité du modus operandi, il faut renouveler une seconde fois l’opération sur la surface à désinfecter (pour les produits à base de javel, d’alcool et d’eau oxygénée), sans quoi les micro-organismes reviennent rapidement.

Désinfectants : des produits aux substances toxiques

Les fées du logis devront donc mettre du cœur à l’ouvrage pour obtenir un environnement totalement "clean".

Autre bémol relevé par 60 millions de consommateurs : la nocivité de ces biocides. L’usage trop répété de ces produits ménagers n’est pas sans risque pour la santé. En plus de l’alcool asséchant pour la peau, ces produits contiennent des irritants cutanés comme le sodium lauryl sulfate, la javel, l’eau oxygénée et les ammoniums quaternaires, ainsi que des allergènes (parfums).

La revue préconise donc d’utiliser ces produits avec parcimonie, en respectant quelques précautions, comme celle de mettre des gants, utiliser une éponge pour appliquer le produit (en évitant les sprays) et aérer les pièces de vie après usage, afin de réduire la pollution intérieure.  

Recourir à des produits d'entretien plus verts et respectueux de la santé et de la planète peut aussi constituer une bonne alternative.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.