Les couche-tard seraient plus à risque de décès prématuré

Les personnes qui se couchent et se lèvent tard sont plus à risque de mourir de manière prématurée, par rapport aux lève-tôt d'après une étude.
© Istock

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Et la santé aussi. C'est en tout cas ce que suggère la dernière étude parue dans Chronobiology International. Menée par les universités de Surrey (Royaume-Uni) et Northwestern (Etats-Unis), elle montre que le fait d'être couche-tard est associé à un risque accru de décès prématuré.

Pour parvenir à ce constat, les scientifiques se sont appuyés sur une large cohorte au Royaume-Uni, qui rassemble 433 000 personnes, suivies pendant 6 ans en moyenne.

Au cours de cette période, l'état de santé des volontaires a été analysé de près. Et il ressort que les oiseaux de nuits n'ont pas les mêmes chances que les lève-tôt. Ils sont 10 % plus à risque de décès prématuré.

Des rythmes de travail adaptés ?

"Les oiseaux de nuit qui tentent de vivre dans un monde où on se lève tôt en subissent les conséquences sur le santé de la santé", déplore Kristen Knutson, qui co-signe cette étude. En effet, des travaux ont déjà suggéré un lien entre le chronotype et le risque de développer plusieurs pathologies.

Dans le cadre de ces recherches, l'ampleur du phénomène a été quantifiée. Par rapport à ceux qui se couchent avec les poules, les couche-tard sont deux fois plus à risque de troubles psychologiques. La probabilité de développer un diabète est accrue de 30 % et celle de souffrir de troubles gastro-intestinaux ou respiratoires est augmentée de 25 %.

Malcolm von Schantz, également signataire de l'étude, voit dans ces résultats un "problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré". Et pour cause : sur les 400 000 participant.e.s, 28 % se décrivaient comme "plutôt du soir" et 9 % comme "clairement du soir".

"Nous devons envisager de laisser les lève-tard commencer à travailler plus tard et quitter le bureau plus tard, quand c'est possible", plaide le chercheur britannique. Mais des interventions sur le mode de vie peuvent aussi aider à s'adapter au rythme majoritaire.

Changer de rythme de vie

On estime que le part héréditaire du chronotype est située dans une fourchette de 21 à 52 %. Ce qui signifie qu'il est possible d'agir sur celui-ci. Afin d'adopter des habitudes plus "lève-tôt", se lever et se coucher à des horaires réguliers est nécessaire.

Il est recommandé de ne pas se décaler lors du week-end et de prévoir ses activités quotidiennes plus tôt. Cela vaut pour les repas, mais aussi l'activité physique. "Il est possible que les personnes qui se couchent tard ont une horloge biologique qui n'est pas adaptée à leur environnement, explique Kristen Knuston. Cela peut être dû au stress, à des horaires de repas inadaptés, à trop peu d'exercice physique, à un sommeil insuffisant…"

Reste à savoir dans quelle mesure ces rectifications améliorent la santé. L'équipe à l'origine de cette étude a prévu de mettre en place des interventions auprès des oiseaux de nuit. Elle espère observer des résultats bénéfiques sur la pression artérielle, notamment.

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Source : Associations between chronotype, morbidity and mortality in the UK Biobank cohort, Kristen L. Knutson et Malcolm von Schantz, Chronobiology International, 12 avril 2018