Un mauvais fonctionnement thyroïdien triple le risque de démence

La démence peut avoir des causes multiples et variées, mais elle est d'autant plus fréquente que l'âge augmente. Elle peut toucher jusqu'à 30 % des personnes de plus de 85 ans. On a récemment estimé que la présence d'une hyperthyroïdie « infraclinique » triple le risque de développer cette pathologie et en particulier la maladie d'Alzheimer.

Pour comprendre :

L'hyperthyroïdie est due à production par la glande thyroïde d'une quantité excessive d'hormones thyroïdiennes. Les conséquences sont une accélération du fonctionnement de tous les organes possédant des récepteurs aux hormones thyroïdiennes. Quand le déséquilibre hormonal est suffisamment marqué, on en reconnaît assez facilement le tableau clinique; il associe principalement fatigue, amaigrissement, augmentation du rythme cardiaque (palpitations), baisse de la force musculaire, accélération du transit (diarrhées), et grande nervosité. En revanche, lorsque le dysfonctionnement est moins important, on ne décèle pas forcément de répercussion symptomatique. Cette forme d'hyperthyroïdie est dite « infra-clinique » (sans symptôme apparent).

La glande thyroïde fabrique deux hormones, appelées T4 et T3, et c'est en partie l'hypophyse (une autre glande) qui régule cette production hormonale grâce à la TSH; quand l'activité thyroïdienne augmente, la TSH (servant de signal de production de la T4 et du T3) diminue pour atténuer la sécrétion de T4 et T3.La biologie, en avance sur la clinique, devient ainsi un élément d'information capital.

TSH en baisse : le risque de démence augmente

Une large étude a analysé chez le sujet âgé, la relation entre la démence et l'état thyroïdien biologique.Il en ressort que les seniors, dont les concentrations de TSH basales sont diminuées (reflet d'une hyperthyroïdie infraclinique), ont un risque 3 fois supérieur de développer une démence. Le risque d'être touché en particulier par une maladie d'Alzheimer est lui aussi multiplié par 3. Lorsque l'hyperthyroïdie infra-clinique est en plus associée à la présence d'anticorps évoquant certaines maladies thyroïdiennes (thyroïdite), la probabilité de démence est cette fois ci multipliée par 20.En conclusion, faites surveiller votre thyroïde et ne ménagez pas vos neurones !

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Source : Dr P. Chanson ; S. Kalmijn et al. The Rotterdam Study. Clin Endocrinol 2000, 53. 733-737 ; Harrisson Medecine Interne XIII édition ; 1937.