Carie : les plombages au mercure sont désormais interdits aux enfants de moins de 15 ans

Depuis le 1er juillet, les plombages au mercure sont interdits aux mineurs de moins de quinze ans et aux femmes enceintes. A terme, ils devraient totalement disparaître. 
© Istock

Depuis le 1er juillet, l'usage des plombages au mercure est restreint. C'est le résultat de l'application d'un règlement européen datant de mai 2017. Celui-ci préconise notamment d'éviter la pose d'amalgames dentaires sur les publics fragiles : mineurs de moins de quinze ans et femmes enceintes ou allaitantes.

Une tolérance est toutefois prévue "si le praticien de l'art dentaire le juge strictement nécessaire en raison des besoins médicaux spécifiques du patient".

En janvier 2019, la législation va encore se durcir envers les plombages. Les dentistes ne pourront plus utiliser de mercure en vrac pour réaliser les soins. Seul l'amalgame sous une forme encapsulée pré-dosée sera accepté.

Soupçonné d'être toxique

Les instances européennes prévoient également d'autres solutions pour un abandon total du mercure dans le secteur dentaire d'ici 2030. Parmi celles-ci :

  • Le renforcement de la formation des étudiants en dentisterie et des praticiens de l'art dentaire à l'utilisation de solutions de remplacement sans mercure.
  • La poursuite de la recherche et de l'innovation en matière de santé bucco-dentaire, afin d'améliorer les connaissances sur les matériaux existants et les techniques de restauration et de développer de nouveaux matériaux.

Les plombages ou amalgames sont le résultat d'un mélange entre une poudre d'alliage métallique (argent, étain, cuivre et zinc) et du mercure liquide. Ils sont utilisés depuis presque deux siècles pour combler les dents cariées.

Néanmoins, ce soin solide et peu coûteux est aujourd’hui tombé en désaffection. On soupçonne le mercure contenu dans les plombages de provoquer toutes sortes de maux : maladie d’Alzheimer, fibromyalgie, problèmes rénaux, etc.

De nouveaux matériaux

C'est en raison de cette toxicité pour la santé humaine que les instances européennes souhaitent la disparition des amalgames dans le secteur dentaire. Le mercure est également un polluant avéré au niveau des sites d'extraction et de transformation. Le secteur dentaire est le principal consommateur au sein de l'Union européenne, qui souhaite limiter son usage.

Aujourd'hui, on préfère à ces soins anciens de nouveaux matériaux composites. Ceux-ci présentent un avantage esthétique non négligeable puisqu’ils sont de la couleur des dents. Ils permettent aussi d’éviter les sensations désagréables liées au chaud, au froid ou au contact d’un autre métal, parfois ressenties à cause des amalgames au mercure.

De plus, ces matériaux pour plombages sans mercure sont adhésifs : ils exercent donc un effet renforçateur sur la dent réparée. Seul bémol : les matériaux de plombage composites auraient tendance à retenir plus facilement la plaque bactérienne. Mais une bonne hygiène dentaire suffit à contrer ce désagrément.

Vidéo : Les caries dentaires expliquées en vidéo

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Source : "Règlement (UE) 2017/852 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 relatif au  mai mercure et abrogeant le règlement (CE) n° 1102/2008", Journal Officiel de l'Union européenne, 17 mai 2017
"Le mercure des amalgames dentaires - Actualisation des données", ANSM, avril 2015