Vieillir ou conduire : quand faut-il choisir ?
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Les défaillances de l'oreille interne

Il existe dans l'oreille interne des sortes d'appareils de mesure du mouvement (appareil vestibulaire otolithique), dont les dysfonctionnements sont à l'origine de beaucoup de problèmes en voiture. En effet, ils créent des troubles rendant la conduite très délicate: la trajectoire devient difficile à apprécier, rendant périlleuse chaque tentative de dépassement ou de rabattement, dans les courbes on a l'impression de prendre la tangente, et enfin, dans les bouchons ou à un feu rouge, la sensation que la voiture continue de se déplacer donne envie de se mettre debout sur les freins !Le spécialiste ORL pourra évaluer le degré de déficit otolithique par un examen du fonctionnement vestibulaire et des tests spécifiques. Certains médicaments anti-vertigineux, associés autant que possible à un travail de rééducation adapté, sont susceptibles dans certains cas d'améliorer ces troubles. La reprise du volant pourra alors se faire de façon plus sereine après 2 mois d'entraînement régulier.

La défaillance intellectuelle

Selon une étude française portant sur 1.053 sujets, 20% des personnes considérées comme démentes continuent de conduire. C'est à peu près la même situation dans le reste de l'Europe. Pourtant, lors d'un syndrome démentiel modéré, le sujet âgé peut présenter des troubles de reconnaissance des lieux et des itinéraires peu familiers, ainsi que des difficultés à s'adapter à des situations imprévues. Cependant, il garde ses automatismes de conduite, ce qui masque longtemps les problèmes. Le médecin doit s'informer auprès des proches sur la façon de conduire de la personne par quelques questions simples, qui permettent souvent de dépister les difficultés: A-t-il tendance à se perdre? Est-il coléreux au volant? Comment cela se passe-t-il pour les autres activités de la vie courante (au téléphone, gestion des comptes, préparation des médicaments, etc.).

Lorsque le médecin repère l'une ou plusieurs de ces défaillances, il doit rendre son patient attentif aux risques encourus, pour lui et pour les autres. En pratique, en absence de critères médicaux, lesquels feraient l'unanimité, l'abandon de la conduite se décide le plus souvent par choix personnel du conducteur, sous la pression des familles ou de celle des assurances. Mais cette décision a souvent de lourdes conséquences sur l'organisation de la vie de tous les jours, surtout en milieu rural.

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