Une consultation en 10 étapes pour réussir une diète protéinée

Publié par Dr Philippe Presles
le 12/03/2001
Maj le
3 minutes
Autre
Les résultats spectaculaires de la diète protéinée, l'ont placée en vedette des régimes hypocaloriques. Pour certains médecins, faire maigrir une personne n'est pas forcément difficile, à condition d'utiliser les bonnes méthodes avec un encadrement médical et psychologique adéquat, surtout pour la phase de stabilisation à long terme du poids.

Dans ce contexte, la diète protéinée représente un outil très intéressant car elle est efficace, modulable, non médicamenteuse, prescrite de façon individualisée et applicable en ambulatoire. Toutefois, cette méthode a été discréditée en raison de consommateurs autonomes, c'est-à-dire non encadrés médicalement, et qui utilisent des produits non labellisés contenant parfois des protéines de mauvaises qualités (ils doivent être certifiés Iso 9001). Or il est primordial d'être consciencieux et de s'entourer de précautions à l'aide de son médecin. Pour éviter les erreurs, 10 étapes en consultations ont été proposées.

1. Le bilan alimentaire :

Doivent être définis les habitudes alimentaires (dont l'alcool et les grignotages qui ne sont pas toujours signalés par les patients), le mode de vie et l'environnement favorable ou non à un contrôle du poids.

2. Les motifs :

Les motifs invoqués pour maigrir doivent être explicités, sans pour autant psychanalyser la consultation.

3. Le bilan biométrique :

La pesée et la mesure de la taille permettra de calculer l'Indice de Masse Corporelle (IMC). Au-delà de 25, il s'agit d'un surpoids. Un amaigrissement n'est médicalement justifié qu'à partir de 30, correspondant à une obésité. Toutefois en cas de surpoids, certains facteurs de risques (par exemple cardiovasculaire) peuvent indiquer un amaigrissement.

4. Le bilan biologique :

Mesurer la cholestérolémie, les triglycérides et la glycémie à jeun sont indispensables, et éventuellement, l'acide urique et la ferritine.

5. Un carnet alimentaire :

Le patient doit noter ses consommations alimentaires, boissons et grignotages compris, durant au minimum 3 jours, ou mieux 7 jours, sur un carnet. Doivent également y figurer, le lieu et l'heure de chaque prise alimentaire, le mode cuisson et l'environnement.

Une deuxième consultation doit avoir lieu 15 jours plus tard

6. L'interprétation du carnet alimentaire :

Elle révèle trop souvent un excès de graisses et une insuffisance en fruits et en légumes.

7. Le bilan d'activités physiques :

Les dépenses musculaires en regard de l'alimentation sont évaluées. Elles sont le plus souvent faibles, voire nulles.

8. La motivation :

Il est nécessaire de réévaluer la motivation du patient face à un programme d'amaigrissement qui pourra être long.

9. L'ordonnance :

L'alimentation doit être rééquilibrée, fortement ou moyenne restrictive, réduction des produits industriels tout prêts, de l'alcool, des graisses et réintroduction du goûter. L'activité physique doit être augmentée avec notamment arrêt de la télévision, montée des escaliers, marche de 30 minutes à bonne allure, promener le chien, éviter la voiture pour les courts trajets, etc. L'objectif étant une modification des habitudes, il est inutile de rechercher les exploits. Il faut au contraire réussir à poursuivre les efforts modérés pour qu'ils deviennent ensuite durables. Si besoin, un psychologue peut aider à restaurer une bonne image de soi.

10. Une consultation régulière, une fois par mois :

Il est indispensable de consulter régulièrement autant pour les encouragements, le suivi et la surveillance médicale que pour l'adaptation de la diète protéinée qui rappelons, comprend 4 phases.

Sources

Impact médecin Hebdo, N°524, 2 mars 2001.

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