Thrombose veineuse : des facteurs de risque identifiés chez la femme

Une étude récemment publiée dans la revue scientifique iScience a mis en lumière plusieurs facteurs de risque associés à la formation d’un caillot sanguin chez les femmes.
On sait désormais que les femmes présentant une mutation du gène Facteur V Leiden (FVL), sous traitement oestrogénique associé à une ou plusieurs conditions médicales courantes (obésité, hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé et maladie rénale) sont plus exposées au risque de formation d’un caillot sanguin dans leur organisme.
« Bien que l'utilisation d'œstrogènes, la FVL et les conditions médicales courantes soient tous des facteurs de risque connus de caillots sanguins, les études n'ont pas examiné le risque combiné de ces facteurs sur la prévalence des caillots sanguins » précise le communiqué publié suite à l’étude.
Une étude réalisée à partir des données médicales de plus de 20 000 femmes
Les données médicales de 20 048 femmes ont été étudiées par les chercheurs.
Les résultats ont montré que les femmes ayant la mutation du gène FVL qui avaient eu une prescription d’œstrogènes avaient plus du double du risque de coagulation sanguine par rapport aux femmes qui n'avaient pas cette mutation.
« La présence du gène FVL a fait une différence substantielle par rapport au risque, avec seulement environ 5 % des femmes prenant des œstrogènes et ayant deux conditions souffrant d'un événement de coagulation » précise le communiqué.
Par ailleurs, l'étude a révélé que les femmes souffrant d'obésité, d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie et de maladie rénale avaient 8 fois plus de chances de coagulation du sang qu'une femme qui n'avait aucune de ces conditions.
Le communiqué détaille cette donnée : « Cela s'élevait à environ une femme sur six dont les quatre conditions de l'étude souffraient d'un caillot sanguin. Trois conditions médicales signifiaient cinq fois plus de chances de coagulation du sang, et deux conditions médicales signifiaient deux fois plus de chances.
Les femmes sous traitement hormonal sont plus à risque de développer un caillot sanguin
Il n’est pas rare, notamment au moment de la ménopause, que les femmes soient sous traitement hormonal afin de mieux vivre les symptômes associés à celle-ci.
En ce sens, la docteure Emma Magavern, auteure principale de l’étude de l'Université Queen Mary de Londres, a déclaré : « Beaucoup de femmes prendront des œstrogènes à un moment donné de leur vie. Dans l'ensemble, c'est très sûr et il y a beaucoup plus de points positifs à le prendre que de points négatifs lorsqu'il est prescrit. Mais ces femmes peuvent ne pas être conscientes du risque combiné de leur génétique et de leur santé globale et de la façon dont il affecte leur risque de développer un caillot sanguin, qui pourrait mettre la vie en danger pour certaines personnes. »
La chercheuse a également souligné la nécessité que les femmes soient clairement informées sur les risques encourus en cas de prise de traitements hormonaux : « Il est important que les femmes aient toutes les informations dont elles ont besoin pour faire un choix éclairé. Bien que nos résultats soient importants pour les femmes partout dans le monde, ils sont particulièrement pertinents pour les femmes sud-asiatiques ayant de multiples problèmes de santé existants. »