Téléphone portable : reprendre l’oreillette pour protéger son cerveau

Publié par Dr Philippe Presles
le 19/05/2014
Maj le
3 minutes
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Une étude très sérieuse revient sur le danger potentiel des téléphones portables et leur éventuelle implication dans les tumeurs du cerveau.Une maladie rare, qui doublerait uniquement chez les utilisateurs intensifs.Elle incite à reprendre des précautions et à se servir des oreillettes.

Cette nouvelle enquête sur la relation entre certaines tumeurs du cerveau et l’usage des téléphones portables est à la fois rassurante et inquiétante.

Les chercheurs de cette étude baptisée CERENAT ont interrogé dans plusieurs villes de France 253 personnes atteintes de gliome (le cancer du cerveau le plus redoutable) et 194 autres atteintes de méningiome (tumeur dont l’évolution est beaucoup plus favorable en moyenne). Ils ont comparé leurs réponses à celles de 892 témoins indemnes de toute atteinte cérébrale et habitant au même endroit qu’eux.

Au global, pas d’augmentation du risque

Il en ressort que, sur l’ensemble de cet échantillon, il n’existe pas de relation entre l’usage du téléphone portable et la survenue de ces tumeurs cérébrales. Cette information est donc très rassurante.

Un risque majoré chez les grands utilisateurs de portable

Mais il en ressort aussi que ceux qui ont passé plus de 18.360 appels dans leur vie ont un risque qui double de manière significative par rapport à ceux qui font un usage plus modéré de leur portable.

En pratique, cela correspond à plus de 15 heures à téléphoner par mois, soit 30 minutes par jour.

C’est évidemment ce chiffre qui fait peur, car nous sommes nombreux à utiliser nos téléphones portables plus d’une demi-heure par jour, notamment tous ceux qui travaillent en mobilité comme les commerciaux.

Des tumeurs très rares

Certes ces cancers sont très rares et le risque n’est que doublé, ce qui au bout du compte ne correspond pas à une grande augmentation du nombre des cas. Il est possible aussi de remarquer que l’échantillon est très petit. Enfin l’évaluation de l’usage du téléphone portable et de sa quantification est le fruit d’un questionnaire rempli par les chercheurs lors d’entretien en face à face. Autrement dit cela ne correspond qu’à du déclaratif. Peut-être sera-t-il possible un jour de disposer de telles études avec l’enregistrement du temps réellement passé au téléphone ?

Intérêt d’utiliser ses oreillettes pour les appels longs

Mais cette étude, réalisée par une équipe réputée en épidémiologie, sème malgré tout le doute. Comme les mesures à prendre sont connues et vraiment simples, pourquoi ne pas les remettre au goût du jour ? Il s’agit simplement :

  • d’utiliser une oreillette pour les appels durant plus de 30 secondes,
  • de choisir le téléphone fixe quand on en a un à portée de main.

Bien entendu, ces précautions ne valent que pour ceux qui utilisent beaucoup leur portable. Mais une demi-heure par jour, ce n’est pas tant que cela…

Source : Coureau, G. et al. Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study. Occup Environ Med doi:10.1136/oemed-2013-101754

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