Tabac et foetus : attention à leurs petits coeurs !
Des chercheurs se sont intéressés à l'incidence du tabagisme maternel sur le cœur du fœtus et plus précisément sur la fréquence cardiaque fœtale. Ainsi, quinze femmes enceintes, entre la 28e et la 36e semaine de gestation, fumeuses régulières de 6 à 22 cigarettes par jour, ont participé à cette étude. Durant les cinq jours précédant l'évaluation, il a été demandé à ces futures mères de ne pas fumer plus de 10 à 15 cigarettes par jour et de ne pas fumer du tout durant la dernière nuit. Au temps zéro, les taux plasmatiques de nicotine et de cotinine ont été mesurés ainsi que l'enregistrement du rythme cardiaque fœtal. Les mères ont ensuite été autorisées à fumer normalement et les mesures initiales ont été refaites afin d'en suivre l'évolution sous l'influence éventuelle du tabagisme maternel.
Deux phases d'accélération de la fréquence cardiaque d'au moins 15 battements par minute durant plus de 15 secondes, cela dans un intervalle de 10 minutes, étaient considérées comme significatives de la réactivité fœtale.
Avant que l'étude débute, la fréquence cardiaque fœtale était de 134 +/- 9 battements par minute et elle ne connaissait pas d'évolutions significatives après que ces mères aient fumé. En revanche, le constat n'est pas le même après une nuit d'abstinence tabagique : le rythme fœtal est toujours comparable (135 +/- 11) mais plus réactif, des phases d'accélération étant observées dans 12 cas sur 15. Après que ces mères aient été à nouveau autorisées à fumer, cette réactivité du rythme cardiaque fœtal s'estompait, voire disparaissait.
Ce constat confirme le rôle néfaste du monoxyde de carbone et de la nicotine inhalés qui abaissent la perfusion utérine et donc l'oxygénation du fœtus. L'originalité de cette étude repose sur le protocole d'observation mis en place. Entre autres, la durée d'abstinence de ces femmes était suffisamment longue pour que leur taux de nicotine sanguin soit initialement indétectable. De plus, ces futures mères étaient des fumeuses régulières qui, pour la plupart, n'avaient pas diminué leur consommation.
Ainsi, cette observation se révèle (malheureusement !) plus proche des conditions de la réalité que dans bien d'autres études. En France, rappelons qu'un cinquième des femmes fume encore au jour de l'accouchement
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