Syndrome d’alcoolisation fœtale : zéro alcool pendant la grossesse !

Publié par Brigitte Bègue
le 29/03/2016
Maj le
2 minutes
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Chaque année, environ 8000 bébés naissent avec un syndrome d’alcoolisation fœtale. Un phénomène dont on parle peu en France et sur lequel l’Académie nationale de médecine tire la sonnette d’alarme.

Syndrome d’alcoolisation fœtale : de graves conséquences à long terme

Le placenta ne filtre pas l’alcool. Résultat : il suffit qu’une femme enceinte boive un verre de vin pour que le fœtus y soit immédiatement exposé. En cas d’alcoolisation répétée, les structures cérébrales en développement chez le bébé, donc particulièrement sensibles, peuvent être altérées. Or, les conséquences à long terme du syndrome d'alcoolisation fœtale -dont souffriraient environ 500 000 Français- sont irréversibles : troubles de l’apprentissage, de la mémorisation, du comportement (hyperactivité, agressivité, etc.), tendances addictives, etc.

A surveiller comme le diabète gestationnel

Dans un récent rapport, l’Académie de médecine rappelle que la consommation d’alcool ne cesse d’augmenter pendant la grossesse malgré la recommandation officielle « zéro alcool pendant la grossesse » et estime que 20% des Français en ignorent les risques. C’est pourquoi, elle recommande que l’alcoolisation fœtale soit considérée, « au même titre que le diabète gestationnel et l’hypertension gravidique, comme une maladie chronique qui impose chez la mère une surveillance, des contrôles et des dosages biologiques afin de prévenir les désordres fœtaux ».

Des nouveaux outils de dépistage

Pour l’Académie de médecine, il est urgent de renforcer la prise en charge du syndrome d’alcoolisation fœtale en utilisant les auto-questionnaires remis aux futures mamans « qui permettent sans les culpabiliser de surmonter l'écueil du déni » et de rechercher une alcoolémie chronique grâce à une simple analyse de cheveux de la mère et un dosage dans le méconium (matière expulsée dans les premières selles du bébé après l’accouchement) du fœtus. Capables de mesurer à postériori la concentration des métabolites dérivés de l’éthanol, ces deux nouveaux biomarqueurs sont largement utilisés dans les pays anglo-saxons mais pas en France.

Sources

Rapport « Alcoolisation fœtale : de nouveaux outils efficaces au service des mères et des enfants en danger », Académie de médecine, 24 mars 2016.

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