Femme 65-74 ans

Après 60 ans, il est primordial d'évaluer son risque cardiovasculaire
Qu'est-ce qu'une maladie cardiovasculaire ?
Les maladies cardiovasculaires regroupent les maladies caractérisées par :
- L'obstruction des artères :
- responsable de l'infarctus du myocarde (communément appelé crise cardiaque) en cas d'obstruction de l'artère coronaire
- responsable d'artérite en cas d'obstruction des artères des membres inférieurs,
- responsable d'infarctus cérébral ou Accident vasculaire cérébral (AVC) en cas d'obstruction d'une artère cérébrale.
- La rupture d'une artère du cerveau (deuxième cause d'accident vasculaire cérébral ou AVC).
Les maladies cardiovasculaires tuent plus que le cancer. En France, une personne sur 3 en meurt.
Elles sont aussi responsables de nombreux et lourds handicaps et démences, notamment pour les accidents vasculaires cérébraux
Les maladies cardiovasculaires sont donc à prendre très au sérieux, tant en terme de prévention, de dépistage et de traitement.
Quels sont vos risques de maladie cardiovasculaire ?
Tout le monde ne présente pas le même risque de développer une maladie cardiovasculaire.
Il y a différents facteurs de risque, et un seul d'entre eux peut suffire à provoquer une maladie cardiovasculaire.
Si plusieurs facteurs sont cumulés, le risque est d'autant plus important.
Comptez les vôtres, de 0 à 8, afin de déterminer à quelle fréquence faire votre bilan cardiovasculaire :
- Un excès de mauvais cholestérol (LDL cholestérol) ou insuffisance de bon cholestérol (HDL cholestérol).
L'excès de cholestérol se dépose alors sur les parois des artères, ce qui provoque un dépôt de graisse.
Seul un bilan lipidique, via une analyse de sang, permet de détecter une valeur anormale de cholestérol.
Un premier dosage au début de la vie adulte, entre 18 et 30 ans est recommandé.
Ensuite, tout dépend de vos facteurs de risque de maladie cardiovasculaire (voir ci-après).Taux normal : LDL cholestérol (inférieur à 1,6 g/l) - triglycérides (1,5 g/l).
Il est important de signaler à votre médecin tout antécédent d'excès de cholestérol dans votre famille.
- De l'hypertension artérielle (traitée ou non).
Il faut faire contrôler sa tension artérielle par son médecin lors d'une consultation.Valeurs normales inférieures à 14 pour la maxima et inférieures à 9 pour la minima). Attention, la plupart du temps, l'hypertension artérielle est silencieuse. Seule une mesure de la pression artérielle (tensiomètre) permette de la détecter. Il est important de signaler à votre médecin tout antécédent d'hypertension artérielle dans votre famille.
- Du diabète (traité ou non).
Le diabète se définit par une élévation anormale du taux de sucre dans le sang, la glycémie.
Alors l'insuline, dont la fonction est de réguler le taux de glucose sanguin ne remplit plus sa fonction.
Le diabète est une maladie silencieuse, il est donc important de la dépister par une simple prise de sang pur évaluer la glycémie.Taux normal de glycémie inférieur à 1,10 g/l. Au dessus de 1,26 g/l c'est le diabète. Il est important de signaler à votre médecin tout antécédent de diabète dans votre famille.
- Votre tabagisme (actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans).
- Un surpoids.
- Vous êtes plutôt sédentaire (vous pratiquez moins de 30 mn d'activité physique par jour, la marche étant à inclure dans l'activité physique si elle est pratiquée à un rythme assez soutenu).
- Des antécédents personnels d'accident vasculaire (infarctus, attaque cérébrale).
- Des antécédents familiaux de maladie coronaire précoce :
- infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou un frère,
- infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou une soeur,
- attaque cérébrale chez un membre de la famille avant 45 ans.
Un bilan (glycémie à jeun, recherche d'une anomalie lipidique -cholestérol, triglycérides) devra être effectué :
- tous les 3 ans si vous ne présentez aucun facteur de risque
- tous les ans si vous présentez 1 facteur de risque ou plus.
Ce bilan doit être prescrit par le médecin traitant et est alors remboursé par la Sécurité Sociale.
En cas de reprise du sport après une longue période d'interruption, demandez la prescription d'un électrocardiogramme d'effort.
Quel dépistage des cancers après 60 ans ?
Les dépistages des cancers ont pour objectif de faire des diagnostics précoces des principaux cancers autorisant 100% de guérison dans la grande majorité des cas.
1. Les dépistages de routine :
Ces dépistages concernent tous les hommes et doivent être faits systématiquement, en routine :
- Cancer du sein : une mammographie systématique doit être effectuée tous les deux ans (en plus de l'examen clinique annuel avec palpation des seins).
- Cancer du col utérin : le dépistage est inutile, si le suivi a été régulier et si les derniers frottis de dépistage ont été normaux. Dans le cas contraire, le dépistage doit être poursuivi.
- Cancer du côlon : un dépistage systématique doit être effectué tous les deux ans de 50 à 74 ans pour rechercher des traces de sang dans les selles.
En cas de test positif, une coloscopie est réalisée pour rechercher une lésion cancéreuse).Dans certaines régions, le dépistage est proposé par courrier de manière encore expérimentale.
En pratique, ce dépistage est à organiser avec votre médecin traitant qui peut vous proposer, soit d'aller chez votre biologiste (test Hemoccult), soit d'aller chez votre pharmacien (auto-test hemocheck).
Dans tous les cas, il faut consulter en cas de selles irrégulières ou de présence de sang (sur le papier toilette ou dans les selles).
- Cancer de la peau ou mélanome :
Consultation de dermatologie si grain de beauté ou bouton noir suspect (forme irrégulière, asymétrique, coloration hétérogène, taille de plus de 6 mm). Le doute doit pousser à consulter, car le mélanome est une tumeur qui guérit complètement si elle est opérée à temps et est redoutable dans le cas contraire.
2. Le dépistage du cancer chez la fumeuse :
- Cancer ORL/Poumons :
Les fumeuses doivent consulter leur médecin traitant chaque année (examen ORL, voire scanner des poumons si nécessaire, prescrit par le médecin traitant, l'ORL ou un pneumologue). En cas de changement de voix et de toux persistante, consulter un ORL de toute urgence.
3. Les dépistages particuliers en cas d'antécédents familiaux de cancers :
- Consulter son médecin en cas d'antécédents familiaux de cancers précoces.
Quelles vaccinations ?
Il faut rester vigilant pour sa vaccination. Les maladies concernées sont potentiellement très graves.
Vaccinations de base (remboursées ) :
- DTP (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite) tous les 10 ans.
- Grippe tous les ans. Le vaccin contre la grippe est pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie à partir de 65 ans.
- La vaccination pneumococcique est également recommandée. Elle s'impose en particulier chez les personnes à risque (fumeurs, insuffisants respiratoires, diabétiques). Elle doit ensuite être renouvelée tous les 5 ans.
Vaccinations en cas de voyage :
Selon les zones : hépatite A, hépatite B si non réalisés, diphtérie si non réalisé, typhoïde, fièvre jaune, encéphalite japonaise, méningocoqu e (A et C), encéphalite à tiques, rage.
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Quelles sont les autres mesures de prévention ?
1. Audition :
La baisse de l'audition, appelée presbyacousie (baisse de sensibilité aux aigus), touche 45% des plus de 50 ans.
Il faut la détecter au plus tôt pour stopper sa progression.
La presbyacousie peut avoir différentes origines :
- Une origine naturelle : la dégénérescence naturelle des cellules sensorielles au niveau de l'oreille interne.
- Une origine personnelle : les différents traumatismes auditifs subis (bruits, niveaux sonores élevés), ainsi que certains médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, anticancéreux, diurétiques...) pourraient être en cause.
Quand on entend mal, on fait répéter, mais aussi beaucoup n'osent pas et se replient sur eux-mêmes.
Attention aussi au risque d'accidents dû à la perte d'audition (on n'entend moins bien au volant, dans la rue, à la maison...). Il est donc primordial de détecter le plus tôt possible sa perte d'audition, et d'en parler à votre médecin.
Les aides auditives sont de plus en plus discrètes et perfectionnées. Plus elles sont utilisées tôt, mieux c'est. A l'inverse, plus on s'habitue à sa perte d'audition, plus notre cerveau aura de mal à s'habituer aux aides auditives.
2. Vue :
Les yeux craignent particulièrement le soleil (accélération du vieillissement) et les accidents :
- Porter des lunettes de soleil (prévention de la cataracte, irritations de la cornée).
- Porter des lunettes de protection lors du bricolage pour se protéger contre toutes projections et corps étrangers.
- Consultation en cas de diminution de l'acuité visuelle.
Sinon, consultation tous les deux ans pour évaluer l'évolution de la presbytie et dépister le glaucome (hypertension intraoculaire asymptomatique, mais très dangereuse pour l'oeil), la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), maladie indolore mais responsable de cécités.
3. Dentition :
Les dents sont essentielles à l'alimentation et au sourire. Il faut les préserver le plus possible :
- Brossage biquotidien. Si nécessaire utilisation d'un jet interdentaire et de bains de bouche (en cas de bourrages alimentaires fréquents, ou de mauvaise haleine ou encore pour une hygiène parfaite, le jet interdentaire nettoyant entre les dents).
- Visite bisannuelle chez le dentiste et détartrage.
- Consultation rapide si douleurs dentaires ou gingivales ou encore saignements au brossage.
- En cas de perte d'une dent, poser une prothèse rapidement pour éviter toute déformation de la mâchoire.
- En cas d'appareillage, nettoyez votre dentier tous les jours.
En le nettoyant tous les jours avec une brosse pour dentier et en le faisant tremper dans une solution nettoyante, vous en conserverez la couleur naturelle et préviendrez la formation de plaque dentaire et les risques d'odeurs désagréables.
- En cas de diabète, consultation pour toute atteinte des gencives.
4. Poumons :
Le principal ennemi des poumons est le tabac qui entraîne des risques de cancer du poumon, de bronchite chronique ou d'asthme.
La toux chronique, l'essoufflement et les sifflements doivent faire poser la question d'un asthme.
En cas d'asthme, il faut bien suivre son traitement chaque jour et au minimum prévoir un bilan annuel avec son médecin (spirométrie, ajustement du traitement de fond).
En cas d'allergie au pollen ou sensibilité à la pollution, il convient éviter les sorties en atmosphère à risque ou prévoir un traitement préventif (de type antihistaminique, à déterminer avec son médecin traitant).
5. Squelette :
La notion de capital osseux est fondamentale. Le squelette est la charpente du corps et il faut apprendre à le ménager, voire à l'entretenir :
- Avoir une bonne position assise (attention à la bonne hauteur de l'écran informatique, bien en face des yeux).
- Eviter le port de charges lourdes en mauvaise position pour le dos (le dos ne doit jamais être courbé, ce sont les jambes qui se plient, l'effort de levage étant assuré par les cuisses).
- Pratiquer un sport une fois par semaine pour le maintien de la musculature (le rythme est de trois fois par semaine pour le coeur).
- Faire des exercices d'assouplissement une fois par semaine également.
- Attention au surpoids qui augmente la charge de travail des articulations des hanches et des genoux.
- Porter des chaussures adaptées, notamment pour le sport.
- Consulter en podologie, si diabète.
- Consulter en cas de trouble de l'équilibre ou de chutes.
Le dépistage systématique de l'ostéoporose se fait par un examen ostéodensitométrique à l'âge de 65 ans. En cas d'ostéoporose avérée, un traitement préventif est mis en place.
6. Des petites fuites ?
Consultez votre généraliste ou votre gynécologue en cas de fuites urinaires lors de la marche, à la toux, ou à l'effort, car des traitements efficaces existent.
7. Hygiène de vie :
Une bonne hygiène de vie permet d'éviter ou de retarder de manière importante la survenue de nombreuses maladies graves comme l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral, le diabète, l'insuffisance rénale, les cancers et la maladie d'Alzheimer. L'ensemble de ces bonnes habitudes tend également à améliorer la qualité de vie :
- Avoir une activité physique régulière et adaptée (marche, vélo, course à pied, natation, etc.).
La sédentarité est redoutable (voiture pour les courts trajets, ascenseurs pour 1 ou 2 étages, etc.).
L'idéal est de faire 30 minutes d'activité physique par jour. Ne pas hésiter à varier son activité.
- Avoir une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes à prendre tous les jours à volonté (au moins 5 par jour), et en poisson à consommer 2 à 3 fois par semaine.
Ce régime sera pauvre en sucres d'absorption rapide.
Eviter les excès de graisses d'origines animales, notamment contenues dans les sauces, les charcuteries, le beurre, les fromages, les pâtisseries.
Saler peu les aliments et ne pas mettre de salière à table.
Ce régime est à adapter en cas de surpoids, de diabète ou d'hypercholestérolémie. Suivre les prescriptions de son médecin.
- Consommer peu d'alcool (limité 1 à 2 verres maximum par jour).
- Eviter le tabac (objectif 0) : consulter son médecin chaque année tant que le sevrage n'est pas obtenu.
- Limiter le stress qui n'est pas bon pour la santé. Il faut apprendre à éviter le stress inutile et à se décontracter au moins une fois par jour.
- Protéger sa peau en utilisant des produits de protection solaire et en évitant l'exposition prolongée non protégée.
En plus de ces mesures liées à l'hygiène de vie, il est essentiel de bien suivre son traitement en cas d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie ou de diabète. Ces trois types de traitements ont largement fait leur preuve en terme d'espérance de vie.L'ensemble de ces habitudes de vie et de ces précautions concourt également à la prévention des chutes (entretien des sens et de la musculature grâce à une vie active).