Somnambulisme

Somnambulisme : Comprendre
- Généralement, les somnambules retournent spontanément à leur chambre.
- Lorsqu'on les réveille, ils sont confus et mettent un peu de temps avant de remettre leurs idées en place.
- Près du tiers des somnambules réagissent de façon agressive - par des claques ou des coups de poing - lorsqu'on les réveille brusquement. Chez les personnes qui consultent un médecin, environ 50 % rapportent avoir subi une blessure physique au cours d'un épisode de somnambulisme et la même proportion dit avoir eu des comportements violents envers autrui ou des objets.
Le somnambulisme est un problème assez fréquent, surtout chez les enfants. De 15 à 30 % d'entre eux auront au moins un épisode de somnambulisme pendant leur enfance. Il débute habituellement vers l'âge de 4 ou 5 ans et on estime qu'à 11 ans 7 % des enfants en ont des épisodes fréquents. La prévalence diminue à 3 % chez les jeunes de 13 ans, tandis qu'entre 1 et 2 % des adultes en souffrent.
Les épisodes de somnambulisme se caractérisent ainsi :
- la personne n'a aucun souvenir de ce qu'elle a fait, pas même de s'être levée pendant la nuit ;
- les épisodes sont courts, quelques minutes à peine, mais peuvent être plus longs dans certains cas (jusqu'à 30 minutes) ;
- le somnambule semble éveillé, il a les yeux ouverts (mais il ne tient pas ses bras tendus devant lui, comme on l'imagine souvent). Il est capable de répondre à des ordres ou à des questions dans un langage monosyllabique (oui et non). Il semble toutefois ennuyé par les questions et il s'irrite si on pousse l'interrogatoire trop loin.
Somnambulisme : Causes
Somnanbulisme et génétique :
La principale cause du somnambulisme est d'ordre génétique. Des études ont montré que le risque de souffrir de somnambulisme pour un jumeau identique, si son jumeau en est atteint, est six fois plus élevé que chez les jumeaux non identiques. Il est aussi très fréquent de trouver chez une personne somnambule des parents au premier degré atteints de somnambulisme ou d'un autre trouble du sommeil.
Facteurs déclenchants du somnambulisme :
Certains facteurs déclenchent des épisodes de somnambulisme sans que l'on ne sache vraiment pourquoi :
- stress,
- privation de sommeil,
- effort physique excessif ou inhabituel.
Ces facteurs semblent augmenter le sommeil lent profond, de stades 3 et 4, qui survient en début de nuit et au cours duquel se déroulent les épisodes de somnambulisme.
Trouble neurologique et somnanbulisme
Certains chercheurs étudient la possibilité que le somnambulisme puisse avoir des mécanismes en commun avec l'épilepsie. Dans certaines formes d'épilepsie, on observe d'ailleurs des déambulations nocturnes chez certains patients. De plus, les facteurs qui favorisent l'épilepsie, comme la privation de sommeil, peuvent également augmenter les épisodes de somnambulisme.
Troubles psychologiques et somnanbulisme
Pour les somnambules qui le sont devenus après l'âge de 20 ans, certains facteurs psychologiques, tels qu'un traumatisme, peuvent être en cause. Toutefois, il paraît de moins en moins évident que des facteurs psychologiques puissent être à l'origine du somnambulisme des enfants ou des adultes qui en sont atteints depuis l'enfance.
Médicaments et somnanbulisme
La prise de certains psychotropes, particulièrement le lithium, peut déclencher des épisodes de somnambulisme chez les personnes prédisposées.
Somnambulisme : Conseils pratiques
Pour les somnambules :
- Éviter l'exercice violent en soirée : l'activité intense déclenche les épisodes de somnambulisme.
Privilégiez les activités qui favorisent la détente, votre sommeil en bénéficiera.
- Dormir à des heures régulières : vous trouverez plus facilement le sommeil en vous mettant au lit à des heures régulières et vous éviterez ainsi la privation de sommeil.
Si vous êtes privé(e) de quelques heures de sommeil au cours d'une nuit, la nuit de récupération suivante sera propice aux épisodes de somnambulisme.
- Faire vérifier ses médicaments : les patients traités par lithium ont des épisodes de somnambulisme plus fréquents.
D'autres psychotropes, en particulier les neuroleptiques, auraient le même genre d'effet.
Pour les personnes vivant avec un somnambule :
- Adapter l'environnement : déplacez les objets contondants se trouvant à proximité du lit ou dans l'environnement immédiat du somnambule qui pourraient le blesser.
- Dormir au rez-de-chaussée : dans la mesure du possible, installez la chambre du somnambule au sous-sol ou au rez-de-chaussée afin d'éviter qu'il ne descende des escaliers pendant son sommeil ou qu'il tombe par une fenêtre.
- Verrouiller la porte : si le somnambule a tendance à sortir de sa chambre et qu'il se place dans des situations dangereuses, verrouillez la porte.
Évidemment, si la personne dort seule, il peut être imprudent de l'enfermer pour diverses raisons. Vous devez faire preuve de jugement dans la mise en application de ce conseil.
- Ne pas réveiller le somnambule : suggérez-lui plutôt de retourner au lit.
Dans la majorité des cas, il suivra votre conseil. Cependant, n'hésitez pas à le réveiller s'il est en danger. Assurez-vous alors de le réveiller en douceur et soyez vigilant, il peut avoir des réactions brutales.
Somnambulisme : Quand consulter ?
- Votre enfant souffre fréquemment de somnambulisme (plus d'une fois par mois) et/ou ses comportements sont dangereux pour lui-même ou pour quelqu'un d'autre.
- Votre somnambulisme se prolonge au-delà de l'adolescence.
Somnambulisme : Examens
Le médecin vous soumet à un interrogatoire complet afin de bien mettre en évidence les caractéristiques du somnambulisme (fréquence, moments de l'apparition, etc.).
Lors de la consultation, le somnambule devrait être accompagné d'un conjoint ou d'un parent qui pourra décrire en détail les épisodes de somnambulisme.
Par la suite, un examen en laboratoire comportant un électroencéphalogramme clinique est réalisé afin de vérifier si le somnambule souffre d'épilepsie.
Finalement, on effectue un enregistrement polygraphique d'une nuit de sommeil dans un centre de traitement des troubles du sommeil.
Somnambulisme : Traitement
Il existe deux formes de traitement pour le somnambulisme :
- Le médecin peut d'abord conseiller un traitement par les benzodiazépines (en particulier le valium) qui ont démontré leur efficacité à supprimer les crises de somnambulisme en éliminant les phases de sommeil profond.
Toutefois, l'efficacité des benzodiazépines se limite au début du traitement ou lorsqu'elles sont utilisées de façon sporadique.
Le traitement est donc généralement réservé à des situations particulières (voyage, camp de vacances, etc.).
- L'hypnose est le second traitement utilisé et ses résultats sont particulièrement intéressants.
Chez au moins 50 % des sujets, le somnambulisme disparaît complètement.
Le traitement se limite généralement à moins de cinq séances.
Des cassettes d'autohypnose sont ensuite remises au patient afin qu'il puisse poursuivre le traitement à domicile.
Sources
Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001