Soigner son hypertension pour préserver son cerveau...

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 2/02/2009
Maj le
4 minutes
image du docteur et senior avec l'hypertension
Istock
Le rappel de cette association entre l'hypertension et le fonctionnement du cerveau a pour but d'inciter les hypertendus à suivre leur traitement correctement. En effet, soigner l'hypertension représente le premier traitement préventif de la maladie d'Alzheimer et des autres maladies neurodégénératives connues à ce jour...

Votre tension entre 40 et 60 ans conditionne l'état de votre cerveau à 70 ans et plus

L’hypertension artérielle est, avec le tabac et l’alcool, un des principaux facteurs diminuant le nombre d’années de vie en bonne santé. Ce fait mérite d'être mieux connu des quelque 12 millions de Français hypertendus qui doivent prendre tous les jours un médicament antihypertenseur. Sans compter qu’en plus, en France, 20% des hypertendus connus ne sont pas traités et que 50% des patients traités sont mal équilibrés sur le plan tensionnel. Le risque d’hypertension artérielle augmente avec l’âge.

Pourtant, si à court terme l’hypertension pose rarement des problèmes (les pics hypertensifs sévères avec maux de tête, vertiges, saignements de nez ne sont pas si fréquents) et passe donc souvent inaperçue, ce sont ses effets à long terme qui sont redoutés.

Autrement dit, soigner son hypertension maintenant est quelque de chose de très sérieux qui permet de réduire le risque d’apparition dans une dizaine d’années d'infarctus dumyocarde, d'a ccident vasculaire cérébral, d'insuffisance rénale et aussi de troubles de la mémoire et autres troubles cognitifs liés aux démences vasculaires. Par ailleurs, le lien entre hypertension et maladie d’Alzheimer est encore flou : si pour certains l’hypertension artérielle figure parmi les causes de cette pathologie, pour d’autres c’est encore très discutable. Dans le doute, mieux vaut être bien pris en charge.

Comment expliquer cette relation entre hypertension et fonctionnement du cerveau ?

L'hypertension, en exerçant une pression mécanique permanente , endommage la paroi de toutes les artères, y compris celles qui irriguent notre cerveau. Or lorsqu’une artère cérébrale est lésée, un accident vasculaire survient avec des conséquences qui peuvent être lourdes en termes de séquelles motrices et cognitives. Par ailleurs, une mauvaise irrigation du cerveau est susceptible de léser irrémédiablement les neurones. A la longue, de petites lésions apparaissent dans le cerveau, qui, progressivement, aboutissent à une perte de certaines fonctions cérébrales, comme la mémoire ou le raisonnement. De telles lésions sont à l'origine de la survenue de la démence vasculaire. C'est ainsi que l'hypertension à l'âge moyen de la vie est un paramètre fortement prédicateur d'une détérioration du fonctionnement de notre cerveau plus tard, d'où l'intérêt de traiter l'hypertension, de veiller à ce que la tension artérielle reste dans des valeurs normales.

Hypertension et seuil d'intervention

Ce qu’on appelle communément la tension artérielle est en fait la mesure de la pression ou de la force exercée par le sang contre les parois des vaisseaux sanguins appelés artères.

L'hypertension artérielle se définit à partir de 140/90 mmHg au cabinet médical (ou 135/85 mmHg en auto-mesure à domicile) à plusieurs reprises (une seule mesure ne suffit pas pour faire le diagnostic, sauf en cas d’hypertension sévère avec plus de 180/110). Mais le seuil d'intervention ne dépend pas uniquement des chiffres tensionnels. Il convient notamment de prendre en compte les autres facteurs de risque cardiovasculaire.

Autrement dit, plus on cumule de facteurs de risque, plus la pression artérielle doit être surveillée et maintenue dans une fourchette basse.

Rappel : les facteurs de risque cardiovasculaire

Les facteurs de risque inéluctables :

  • L’âge et le sexe : plus de 50 ans chez un homme et plus de 60 ans chez une femme
  • Antécédents familiaux de maladie coronaire précoce :

    - infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin,

    -infarctus ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin,

    - accident vasculaire cérébral avant 45 ans

Les facteurs de risque évitables :

  • L’hypertension artérielle
  • Tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans
  • Diabète de type 1 ou de type 2
  • La dyslipidémie (excès de cholestérol ou de triglycérides)
  • Surpoids ou obésité
  • Sédentarité
  • Consommation excessive d'alcool

En pratique, toute personne prise en charge pour hypertension a tout à y gagner à bien respecter sur le long terme son traitement : pour son cœur, ses reins, et aussi pour son cerveau. Et surtout, toute personne a intérêt régulièrement à faire contrôler sa pression artérielle, l’hypertension artérielle étant souvent méconnue avant qu’un accident vasculaire ne survienne…

Sources

Campagne d'information et de prévention 2009 du Comité Français de Lutte contre l'Hypertension artérielle, " Je soigne mon hypertension pour préserver mon cerveau de demain ".

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