Seniors et corticoïdes : mode d'emploi

Le panel d'action des corticoïdes est énorme...
Schématiquement, ces médicaments permettent de lutter contre les allergies, les inflammations et certaines maladies touchant le système immunitaire. On peut les utiliser sur des périodes courtes en cas d'allergie ou de réactions inflammatoires sévères (œdèmes de Quincke, oedèmes laryngés, surdité brusque, œdème cérébral, etc.). Chez les sujets âgés, ils sont souvent prescrits à plus long terme, pour soulager des maladies chroniques neurologiques, dermatologiques, endocriniennes (insuffisance surrénalienne) mais surtout respiratoires (asthme grave, fibrose pulmonaire, etc.) et rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, par exemple).
...celui de leurs effets indésirables aussi !
Pour autant, il ne faut pas s'affoler : utilisés à dose adéquate sur une période de quelques jours, on ne leur attribue pas plus de complications que tout autre produit actif. Bien au contraire, ils sont souvent totalement indispensables dans bon nombre de situations d'urgence. Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est qu'un traitement de plus de 10 jours à forte dose doit rendre vigilant. Les corticoïdes ainsi utilisés ont une action sur le métabolisme et perturbent, entre autres, les taux de sel (rétention hydrosodée à l'origine d'œdèmes), de sucre (déclenchant ou déséquilibrant un diabète), favorisent l'ostéoporose, la fonte musculaire, la fragilité cutanée. Ils peuvent aussi réveiller des infections, certains troubles psychiques (insomnie, confusion, agitation). On peut encore ajouter les risques d'hémorragie digestive haute (ulcères duodénaux), qui ne sont pas à négliger. Et cette liste est loin d'être exhaustive.Pour le senior et surtout pour la femme ménopausée, le risque majeur est l'ostéoporose induite, avec, comme complication toujours crainte, la fracture.
La parade existe, pour peu que l'on y pense !
Un corticoïde ne se prend jamais tout seul longtemps. Quand on dépasse 10 jours, il faut toujours lui associer d'autres traitements et surtout adapter son hygiène de vie.
- Accommoder son régime : forcer sur les protéines et le calcium (laitages), réduire la prise de lipides, de glucides et surtout de sel.
- Le médecin associera presque toujours des médicaments à ces efforts : potassium, vitamine D et calcium (pour renforcer les os), sans oublier les antiacides en cas de fragilité gastrique. Pour les femmes en période de ménopause, il discutera également de la mise en route d'un traitement hormonal substitutif.
- En cas d'hypertension artérielle, de diabète, d'ostéoporose avérée, d'infection, d'antécédent d'ulcères gastriques ou de troubles psychiatriques, la vigilance et la surveillance de la tolérance, seront intensifiées.
Un corticoïde ne se prend jamais tout seul longtemps. Quand on dépasse 10 jours, il faut toujours lui associer d'autres traitements et surtout adapter son hygiène de vie.