Santé bucco-dentaire : une inflammation localisée peut nuire à toute la bouche

Les dentistes recommandent de se brosser les dents deux fois par jour pendant deux minutes pour éviter d’accumuler d’éventuels résidus alimentaires. Il est essentiel d’utiliser une brosse à dents qui respecte la sensibilité de vos gencives, en choisissant de préférence une brosse à poils doux et en prenant soin de la remplacer au maximum tous les trois mois. Certaines personnes préfèrent utiliser une brosse à dents électrique, mais il faut savoir que le brossage manuel donne d’excellents résultats, puisqu’il permet de brosser les dents de haut en bas, technique idéale pour enlever le tartre.
Hygiène dentaire : des problèmes même quand elle est irréprochable
Les jets et fils dentaires peuvent servir de compléments aux brosses à dents pour éliminer les plus petits restes d’aliments. Les bains de bouche peuvent quant à eux aider à désinfecter l’intérieur de la bouche, par exemple en cas d’aphtes, mais ils sont agressifs et ne doivent pas être utilisés quotidiennement. Cependant, même en suivant toutes ces recommandations à la lettre, personne n’est à l’abri d’un abcès, d’une carie ou d’une inflammation.
C’est justement aux inflammations buccales localisées que se sont intéressés des chercheurs de l’Université de Washington (États-Unis), de la Rutgers University (États-Unis), de la King Abdulaziz University (Arabie saoudite), et du Département de recherche en de santé bucco-dentaire de l’entreprise Colgate Palmolive. Leur étude a été publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 2 octobre 2023.
Inflammations gingivales microbiennes : différents types de réaction
Des études déjà menées sur le sujet ont montré que les êtres humains ont des réponses immunitaires différentes aux bactéries et aux virus. Dans la bouche, des différences en termes de réponse immunitaire à l’invasion d’agents pathogènes ont, de façon similaire, été observées. Dans l’étude parue dans PNAS, les chercheurs ont voulu observer et décrire les contrastes entre les différentes inflammations gingivales microbiennes.
Pour ce travail, les chercheurs ont recruté 21 personnes âgées de 18 à 35 ans en bonne santé globale. 14 jours avant le début de la phase expérimentale, chaque volontaire a bénéficié d’un nettoyage professionnel des dents. Lors du premier jour (jour 0), chaque participant a reçu une prothèse en acrylique pour recouvrir une dent située sur le maxillaire supérieur. Trois dents étaient concernées.
Une inflammation gingivale sur la zone test et la zone contrôle
Pendant 21 jours, les volontaires ont couvert la dent concernée avec leur prothèse tout en gardant une bonne hygiène bucco-dentaire et en brossant leurs autres dents avec un dentifrice contenant du fluor.
Pendant cette période de trois semaines, les chercheurs ont observé des inflammations gingivales et ont prélevé des échantillons (lors des jours 0, 4, 7, 14 et 21). Les scientifiques ont également noté les types de bactéries orales observées et les saignements. Les résultats sont impressionnants : la zone de contrôle (donc la zone saine, sans la prothèse qui cache une dent) montre elle aussi des éléments indiquant une inflammation gingivale (comme sous la dent cachée). Cette inflammation était toutefois moins développée et s’était répandue plus lentement.