Rhumatisme : très difficile de dépister une spondylarthrite ankylosante

Publié par Dr Philippe Presles
le 16/07/2007
Maj le
3 minutes
femme avec douleur dans la douleur à l'épaule dans le corps humain sur un fond gris avec point rouge
Istock
Une grande particularité de la spondylarthrite ankylosante est qu'elle est très difficile à dépister même lorsque la maladie est à un stade avancé et qu'elle entraîne un handicap sévère. Pourquoi ? Parce qu'on ne voit rien à la radio. Il existe ainsi des personnes jeunes qui souffrent énormément pendant des années avant que l'on pense à une spondylarthrite ankylosante et que l'on propose enfin l'examen adéquat.

Le diagnostic de spondylarthrite ankylosante peut prendre de nombreuses années

La spondylarthrite ankylosante est une maladie rhumatismale inflammatoire qui touche des sujets jeunes (dans environ la moitié des cas, la maladie débute autour de l’âge de 30 ans). Elle se manifeste initialement principalement par des douleurs lombaires ou fessières apparaissant la nuit ou le matin donc sans lien avec des efforts physiques, provoquant un rhumatisme particulier, avec des raideurs et une fatigue intense. Certaines formes peuvent, après plusieurs années d’évolution, devenir très sévères du fait de l’enraidissement des articulations, entraînant des handicaps importants.

En effet, les signes radiologiques apparaissant souvent en retard par rapport aux symptômes, cette situation dure souvent des années avant que la maladie ne soit diagnostiquée (on estime que le délai moyen pour poser le diagnostic en France est de 7 ans). Pourtant, l'inflammation est là, au niveau des tissus péri-articulaires, des tendons, des ligaments, expliquant la souffrance et l'invalidité des personnes concernées.

Alors quel est l'examen aidant au diagnostic de polyarthrite ankylosante ?

L’IRM est l’imagerie de choix dans la spondylarthrite ankylosante. Seul cet examen permet de mettre en évidence les inflammations des tissus mous autour de l'os, permettant ainsi un diagnostic plus précoce. Par ailleurs, l’absence d’irradiation permet de l’utiliser chez le sujet jeune et chez la femme enceinte. Mais cette technique d'imagerie ne se réalise que dans certains services spécifiques.

Quels traitements contre la spondylarthrite ankylosante ?

Comme pour toute maladie chronique, la prise en charge d’un patient atteint de spondylarthrite ankylosante est globale, à la fois non médicamenteuse et médicamenteuse.

Pour ce qui est de la prise en charge non médicamenteuse, l’arrêt du tabac est conseillé, la maladie étant plus sévère chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. L’exercice physique, la kinésithérapie, la balnéothérapie, ont également montré des résultats intéressants.

Le traitement médicamenteux de la spondylarthrite ankylosante repose en premier lieu sur des médicaments anti-inflammatoires et sur des antalgiques. Il est possible également de réaliser des injections locales de corticoïdes au niveau des articulations douloureuses. Quand ils ne sont pas suffisants pour obtenir un réel soulagement ou pour enrayer l’évolution de la maladie, il existe depuis quelques années seulement, de nouveaux traitements plus performants appelés les anti-TNF. Ils constituent une véritable révolution dans le domaine de la rhumatologie. Ils ont toutefois de nombreux effets indésirables. C’est le rhumatologue qui évaluera si un traitement par anti-TNF vous est indiqué.

Il est important de savoir également que la spondylarthrite ankylosante est une maladie chronique invalidante qui relève à ce titre de l’ALD (Affection Longue Durée) permettant une prise en charge à 100%. Il ne faut pas hésiter non plus à interpeller votre médecin du travail pour aménager votre environnement, vos horaires, …

Sources

Société française de rhumatologie consacrée à cette maladie : www.rhumatologie.asso.fr

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