Règles : les avoir à un jeune âge est associé à un risque accru de diabète

Publié par Maud Le Rest
le 6/12/2023
Maj le
3 minutes
pre-teen girl daughter feeling pain located in lower right side of belly, sick child telling worried mother parent about discomfort in stomach, having symptoms of appendicitis kids and stomachache
Istock
D’après une étude parue le 5 décembre 2023 dans la revue scientifique “BMJ Nutrition, Prevention & Health”, avoir ses premières menstruations avant l’âge de 13 ans est associé à un risque accru de développer un diabète de type 2. On vous explique.

Chez six adolescentes françaises sur dix, les premières règles arrivent à 12 ou 13 ans. De plus, à 13,1 ans, la moitié des filles ont déjà eu leurs règles, d’après une enquête de l'Institut national d’études démographiques (Ined). Un chiffre qui a de quoi inquiéter, puisque, d’après une étude parue le 5 décembre 2023 dans la revue scientifique BMJ Nutrition, Prevention & Health, avoir ses premières menstruations avant l’âge de 13 ans est associé à un risque accru de développer un diabète de type 2 (DT2).

Règles précoces : plus de DT2 et d’AVC ?

Par ailleurs, avoir ses premières menstruations tôt dans l’adolescence pourrait être associé à un risque accru de faire un accident vasculaire cérébral (AVC) avant l’âge de 65 ans chez les femmes ayant développé un DT2. Ce risque est encore plus important chez les femmes qui ont eu leurs premières règles avant leurs 10 ans. 

Le DT2 est la forme la plus répandue de diabète. En forte augmentation en France, il peut entraîner diverses complications parfois graves, comme la rétinopathie diabétique, pouvant mener à la cécité. S’il existe différentes mesures de prévention, le DT2 est difficilement pris en charge lorsqu’il se déclare, la pathologie étant asymptomatique. Les malades sont majoritairement diagnostiqués tardivement, ce qui augmente le risque de complications.

L’AVC, quant à lui, est ce qui arrive lorsque le cerveau est soudainement privé de sang. C'est un accident qui survient de manière brutale en lien avec un problème vasculaire des vaisseaux du cerveau, que ce soit par une rupture d'un vaisseau (hémorragie) ou par une occlusion d'un vaisseau. 

Cycle menstruel précoce : peut-être un indicateur d’une future maladie cardiométabolique 

Revenons-en à l’étude publiée dans BMJ Nutrition, Prevention & Health. Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont observé 17 377 femmes âgées de 20 à 65 ans. Chacune a renseigné l’âge de son premier cycle menstruel. Plusieurs catégories ont été identifiées : avant ou à 10 ans, à 11 ans, à 12 ans, à 13 ans, à 14 ans, et à 15 ans ou plus tard. Au total, 1773 d’entre elles, soit 10%, ont développé un DT2. Dans ce sous-groupe, 205, soit 11,5%, ont souffert d’une maladie cardiovasculaire.

Cette étude étant observationnelle, elle ne peut établir de lien de causalité entre l’âge des premières règles et ces maladies. Néanmoins, ses auteurs suggèrent qu’une arrivée précoce du premier cycle menstruel peut être un indicateur d’une future maladie cardiométabolique à l’âge adulte.

Des femmes exposées plus longtemps à l’oestrogène

Les scientifiques expliquent cette hypothèse ainsi : “L’une des explications possibles est que ces femmes sont exposées à l’oestrogène sur de plus longues périodes, et les menstruations précoces ont été associées à des niveaux plus élevés d’oestrogène.” Ils précisent par ailleurs que même si les associations observées entre l’âge des règles et les AVC est moins significative une fois que l’on a éliminé le facteur poids, elles restent pertinentes.

“De ce fait, l’adiposité pourrait également jouer un rôle dans l’association observée entre l’âge précoce du premier cycle menstruel et les AVC, puisqu’une adiposité plus importante chez les enfants est associée à des règles plus précoces et à des maladies cardiométaboliques plus tard dans la vie”, concluent les scientifiques.

Partager :