Regarder la télé ou vivre plus, il faut choisir

La vie sans télé est plus riche, plus profonde, plus stimulante et propice aux succès scolaires, professionnels ou sentimentaux. La vie sans télé, c’est aussi un meilleur sommeil, une bien meilleure santé, des infarctus et des maladies d’Alzheimer en moins, des diabètes et des obésités évités. De plus en plus d’études ajoutent à ces constats. Mais comment se passer de télé ou bien la gérer ? Lire le livre de Michel Desmurget, TV Lobotomie, est riche d’instruction.
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Finalement quand on vient d’avoir un enfant, surtout le premier, la question la plus importante est probablement : que faire de la télé ? Faut-il en garder une dans le salon, ou bien n’en garder qu’une dans la chambre des parents ? Faut-il la vendre ou encore la donner ? A en croire Michel Desmurget, la réponse est simple : il faut s’en débarrasser et commencer une nouvelle vie sans télé.

Pourquoi une telle exigence ? Desmurget part simplement du constat que les études montrant l’influence négative de la télé sur le développement psychomoteur des enfants, sur leur santé et sur leur réussite scolaire, sont maintenant trop nombreuses et vont toutes dans le même sens. En effet, selon l’auteur, « tous les champs sont touchés, de l’intelligence à l’imagination, en passant par le langage, la lecture, l’attention, la motricité. Au bout du chemin, c’est l’ensemble du devenir intellectuel, culturel, scolaire et professionnel de l’enfant qui se trouve irrévocablement compromis. »

Ainsi chaque heure quotidienne de contenus « éducatifs » entre 8 et 16 mois se traduit par un appauvrissement du lexique de l’ordre de 10%. De même, 2 heures par jour d’exposition à des programmes « tous publics » entre 15 et 48 mois aboutissent à multiplier par 3 le risque d’occurrence de retard du développement langagier. Le facteur atteint même 6 lorsque l’initiation au poste a lieu avant 1 an. Pis : chaque heure passée devant le petit écran pendant l’école primaire augmente de 43% le risque de quitter l’école sans diplôme.

Au bout du compte, ce que l’on économisera en tranquillité factice quand l’enfant sera « anesthésié » devant son émission, se payera plus tard en cours particuliers et soutiens divers pour essayer de rattraper le coup.

Alors la télé n’aurait aucun avantage ? Aucun toujours selon Michel Desmurget dont le livre offre pour la première fois une somme de toutes les études disponibles. Outre que nos enfants seront moins intelligents – appelons un chat un chat – ils seront aussi en moins bonne santé, plus obèses, davantage fumeurs, alcooliques, précoces sexuellement, victimes d’avortements, de maladies sexuellement transmissibles, et plus tard, ils seront davantage diabétiques, victimes d’infarctus, etc.

De manière encore plus caricaturale, ils passeront 11 années de leur vie devant la télé, soit plus de 4.000 jours ou 75% de leur temps libre… Pour nous aussi la télé est mauvaise. Juste un chiffre : la probabilité d’être atteint de la maladie d’Alzheimer augmente de plus de 30% pour chaque heure quotidienne passée devant la télé entre 40 et 60 ans. Toutes les maladies chroniques sont augmentées par l’usage quotidien de la télé et nous serons ainsi les premiers bénéficiaires des limites que nous offrirons à nos enfants. Protéger les enfants est d’autant plus important que plus l’exposition à la télé commence jeune, plus l’addiction et l’impact sur leur vie seront forts.

Mais que faire en pratique ?

Nous sommes de plus en plus nombreux à considérer que la télé est nocive et à nous dire que les Guignols de l’info ont décidément raison de nous dire tous les jours : « Vous pouvez maintenant éteindre la télévision et reprendre une activité normale ! »

Que nous propose Michel Desmurget en pratique ?

1° Le mieux restera toujours le zéro télé. Si cela vous semble facile à adapter chez vous, ne vous en privez pas. Vous serez gagnant sur tous les plans.

2° Jamais de poste TV dans les chambres à coucher, surtout pour les enfants et les adolescents.

3° Avant l’entrée à l’école primaire, la télévision doit idéalement être proscrite soit jusqu’à l’âge de 5-6 ans.

4° Chez les écoliers, le temps d’exposition hebdomadaire ne devrait pas dépasser 3 à 4 heures, en ne sélectionnant que des contenus de grande qualité.

5° Les adultes devraient savoir que la télé représente pour eux un risque majeur d’isolement social, de sédentarité et de risques morbides majeurs.

Voici en tout cas un livre à lire pour son sérieux et la profondeur des réflexions qu’il nous propose. Il vous fera regarder votre poste de télé différemment et il vous poussera à organiser de plus en plus de soirées sans télé. Bon, que peut-on faire sans télé ? À vous de jouer !

Source : Michel Desmurget, TV Lobotomie, Max Milo mai 2011.

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