Quelle retraite pour les handicapés ?

Selon les estimations, 10% de la population française souffre d'un handicap. La question du vieillissement des personnes handicapées va se poser de façon cruciale à partir de 2010, ne serait-ce qu'en termes numériques.

Pour la 6e année consécutive, l'opinion des familles en situation de handicap a été recueillie à l'aide de 25 questions touchant à leur vie quotidienne.

En quelques chiffres

  • 60% des familles interrogées estiment que la circulation en ville est difficile ;
  • 59% s'inquiètent à propos des conditions de vie de leurs enfants après leur disparition ;
  • 86% estiment que les personnes handicapées ne sont pas bien intégrées dans la société française ;
  • 94% pensent que les Pouvoirs Publics ne s'intéressent pas suffisamment à leur intégration et 88% attendent une action sur la question du handicap.

Au final, l'accessibilité, l'intégration et l'annonce du handicap sont toujours pointées du doigt par les parents d'enfants handicapés. En 2002, très inquiets, ils sont encore plus pessimistes qu'auparavant. D'une part, ils ne perçoivent pas d'amélioration notable de leur situation et d'autre part, en l'absence d'action concrète des Pouvoirs Publics, ils ont finalement perdu espoir. Enfin, après leur disparition, le devenir affectif et professionnel de leur enfant demeure leur principale source d'appréhension.

Et en effet, avec l'allongement de la durée de vie, qui concerne également les personnes handicapées grâce à l'amélioration sensible des conditions de vie, des soins et des progrès de la médecine, il devient urgent de trouver des solutions pour la prise en charge des handicapés vieillissants. A titre d'exemple, les trisomiques ont gagné en 25 ans, une quinzaine d'années de vie.

Mais comment assurer une vieillesse décente à ces personnes, lorsque les maisons de retraite classiques font déjà défaut ? La solution relève de la solidarité nationale. Il faut dès à présent, et dans l'urgence, multiplier les places en institutions spécialisées pour les jeunes et pallier l'absence de structures adaptées pour les plus âgés. Ce casse-tête ne doit pas être uniquement l'apanage des parents d'enfants handicapés. La société doit regarder ce problème en face. Les données ont changé : dans les années soixante, les handicapés restaient dans le cercle familial ; dans les années quatre-vingt on considérait qu'ils n'atteignaient pas un âge avancé ; mais aujourd'hui, la durée de leur espérance de vie et leur nombre (prématurés, traumatismes à la naissance, accidentés de la route) se sont considérablement accrus.

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Source : " Familles d'enfants ou d'adultes handicapés : L'inquiétude aujourd'hui, les galères demain ? ", Baromètre annuel d'opinion réalisé par l'institut Louis-Harris. Enquête autoadministrée, réalisée en juin 2002 auprès des familles en situation de handicap, par Déclic, le magazine de la famille et du handicap et Pèlerin Magazine, en partenariat avec l'APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes handicapés) et Handicap International.