Que faire en cas de baby blues ou de dépression post natale ?
Que faut-il faire pour aider les femmes souffrant de baby blues ou de dépression post natale ?
Dans le cas du baby blues, cela se résout habituellement tout seul, et d'autant plus vite que la femme est soutenue, et que l'entourage est présent pour l'aider à passer le cap. Si en plus elle est informée sur le baby blues, même si elle en souffre, elle sait que ce n'est qu'un moment à passer.
Les femmes, lorsqu'elles sont déprimées, ont de grandes difficultés à demander de l'aide. Elles ont honte car le rôle de la maman idéale est tellement ancré dans nos têtes qu'il est difficile d'avouer que l'on n'y arrive pas.
Et puis, je trouve qu'en France, nous avons un gros problème : les mamans qui viennent d'accoucher sortent au 3e jour, c'est-à-dire au plus mauvais moment, le troisième est celui où le bébé manifeste ses besoins, exprime sa faim et la mère doit entrer dans ' le faire ' avec lui (donner le biberon, le bain, le changer…). Il est souvent trop tôt pour détecter une difficulté psychique. Dans les pays du Nord, les femmes peuvent accoucher à domicile ou sortir très tôt, mais elles bénéficient par la suite de soins à domicile plusieurs fois par jour. On est très loin du compte en France.
J'entends régulièrement : ' Comme j'étais de bon milieu social, on a pensé que j'allais me débrouiller seule. On ne m'a pas proposé l'aide d'une puéricultrice à domicile... ' Et la femme a pu s'enfoncer dans la dépression. Le problème, c'est que quand on est déprimé, on n'a pas envie de demander de l'aide. C'est bien que quelqu'un vous propose de venir à domicile afin de dépister les problèmes. On ne peut intervenir pour aider la femme et l'enfant que pour les situations signalées...
Pourquoi c'est grave si l'on ne soigne pas rapidement une dépression post natale ?
La mère en dépression n'est pas dans l'empathie avec son bébé ; elle ne répond plus à ses besoins. Il est abandonné, et il doit se débrouiller seul. Cela crée des carences affectives pour l'enfant et des troubles du développement à long terme. C'est donc grave pour lui. C'est bien sûr grave aussi pour la maman, car cela entraîne des souffrances terribles.
Et il faut agir vite, car les premières rencontres fondent les relations ultérieures mère-enfant. Si ces premières rencontres sont difficiles, une relation de souffrance partagée peut se cristalliser. Cela peut fixer les choses. Si par exemple la mère ne se sent pas reconnue par le bébé, il peut la fuir par le regard. La thérapie mère-enfant mise en œuvre tôt permet de ne pas les laisser s'enfermer.
Dans le cas de la dépression post-natale avérée, quel est le traitement ?
Un abord psychothérapeutique est indispensable. En cas de dépression profonde, le médecin pourra y adjoindre un traitement médicamenteux. Dans tous les cas, il faut agir vite. Nous commençons par une psychothérapie mère-bébé au début pour les aider à construire leur lien. Nous aidons la mère à s'identifier à son bébé pour reconnaître ses besoins. On observe ensemble le bébé, la manière dont elle le porte, le regarde... On en parle en psychothérapie.
Par la suite, nous évaluons comment la psychothérapie peut évoluer. Parfois elle va vers une psychothérapie de la mère seule si elle est prête à s'interroger sur elle-même. Parfois la thérapie passe plus par l'enfant.
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