Pourquoi vous saignez souvent du nez (et quand consulter impérativement)

Publié par Stéphane Leduc
le 08/12/2025
Illustration photographique, hyper-réaliste et chaleureuse. Scène d'intérieur familiale où une mère,
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L'épistaxis, plus connue sous le nom de saignement de nez, est le plus souvent bénigne, mais sa récurrence peut être un signe d'alerte. Si vous êtes concerné(e) par des saignements fréquents, découvrez les causes courantes (sécheresse, HTA, anticoagulants) et celles plus rares comme la maladie de Rendu-Osler. Comprendre la démarche diagnostique ORL est essentiel pour une prise en charge adaptée et efficace, surtout après 50 ans.

Un saignement de nez, ou épistaxis, est une expérience banale que 60 % de la population connaît au moins une fois dans sa vie. Impressionnant mais généralement sans gravité, il devient une source d'inquiétude lorsqu'il se répète. Cette récurrence, loin d'être une fatalité, doit amener à s'interroger sur l'origine du problème. 

L'épistaxis récidivante est d'ailleurs la première cause d'hospitalisation dans les services d'urgence ORL en Île-de-France, ce qui montre bien le besoin de comprendre et de traiter ce symptôme lorsqu'il devient chronique.

L'épistaxis récidivante se définit par la répétition fréquente des épisodes de saignement. Elle touche principalement deux populations : les enfants âgés de 2 à 10 ans et les adultes de 50 à 80 ans. Comprendre l'origine du saignement est un premier pas vers le diagnostic. 

Dans 80 % des cas, il s'agit d'une épistaxis antérieure, provenant de la tache vasculaire de Kiesselbach, un carrefour de petits vaisseaux sanguins situé à l'avant de la cloison nasale. Plus rare mais plus sérieuse, l'épistaxis postérieure (20 % des cas) se manifeste par un écoulement de sang dans la gorge et nécessite une attention médicale accrue, surtout chez l'adulte.

Volume, durée, malaise : quand le saignement devient une urgence

Bien que la plupart des saignements de nez s'arrêtent spontanément, certains signes doivent alerter et motiver une consultation en urgence. 

Un saignement abondant, qui remplit l'équivalent d'une tasse, ou qui persiste plus de 30 minutes malgré une compression continue du nez, est un signal d'alarme. 

De même, un saignement survenant après un traumatisme important (choc, accident) ou accompagné de symptômes comme un malaise, une pâleur ou des difficultés respiratoires, impose une prise en charge médicale immédiate. 

Ces situations peuvent indiquer une hémorragie plus grave qu'il est impératif de maîtriser rapidement.

Sécheresse, HTA, médicaments : pourquoi ça saigne ?

Identifier une cause à l'épistaxis récidivante est essentiel pour la traiter efficacement. 

Les facteurs locaux sont souvent en première ligne. La sécheresse de la muqueuse nasale, aggravée par un air sec dû au chauffage ou à la climatisation, est une cause majeure. 

La prévention de l'épistaxis liée à l'air sec passe par une bonne hydratation. Des microtraumatismes répétés, comme le grattage ou un mouchage trop vigoureux, ainsi que des inflammations chroniques (rhinite, allergie) fragilisent les capillaires et favorisent les saignements. 

Le saignement de nez chronique chez l'adulte peut aussi être le symptôme d'une pathologie plus générale. L'hypertension artérielle est un facteur favorisant connu, tout comme les troubles de la coagulation, qu'ils soient liés à une maladie (maladie de von Willebrand) ou à la prise de médicaments fluidifiant le sang comme les anticoagulants ou l'aspirine.

Consulter un ORL : les étapes du diagnostic

Face à des saignements répétés, la consultation chez un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste) s'impose. Le diagnostic de l'épistaxis par l'ORL commence par un interrogatoire détaillé sur les antécédents médicaux et les caractéristiques des saignements. 

L'examen clinique est complété par une rhinoscopie ou une nasofibroscopie. Cet examen, réalisé à l'aide d'une petite caméra, permet de visualiser l'intérieur des fosses nasales, de localiser précisément l'origine du saignement et d'écarter la présence d'une lésion ou d'une tumeur. 

En fonction des observations, des examens complémentaires peuvent être prescrits, comme un bilan sanguin pour évaluer la coagulation ou une imagerie médicale dans les cas les plus complexes.

Les bons gestes au quotidien pour en finir avec les récidives

Dans de rares cas, une maladie héréditaire comme la maladie de Rendu-Osler peut être responsable du saignement de nez. Cette pathologie génétique vasculaire, qui touche environ 1 personne sur 6000, se caractérise par des épistaxis sévères et la présence de petites taches rouges sur la peau et les muqueuses. 

Hors de ces cas spécifiques, la prévention repose sur des gestes simples. Il est conseillé de maintenir une bonne hydratation de la muqueuse nasale avec des sprays d'eau saline ou des pommades adaptées. 

L'utilisation d'un humidificateur d'air peut aussi être bénéfique. 

Enfin, il est recommandé de se moucher doucement, de garder les ongles courts pour éviter les blessures par grattage et de limiter l'exposition à des irritants comme la fumée de cigarette.