Pour ou contre l'épisiotomie systématique ?

L’épisiotomie, c'est quoi exactement ?
L'épisiotomie est largement pratiquée au moment de l’accouchement.
L’épisiotomie consiste à agrandir l'orifice vulvaire au moment de l'accouchement par une incision vers l'arrière et en oblique pour éviter de se rapprocher trop près de l'anus.
Le bébé peut ainsi sortir plus facilement etsans risque de déchirure du périnée maternel.
En théorie, cette petite intervention réduirait le risque ultérieur d'incontinence urinaire et de prolapsus, c'est-à-dire de descente d'organe. Toutefois, cette hypothèse n'a jamais été vraiment démontrée.
Quels sont les inconvénients et les complications de l’épisiotomie ?
Afin de répondre à cette question et de formuler des recommandations, un groupe de travail a analysé en 2005 toute la littérature publiée sur ce sujet.
Au final, après l'accouchement :
- Les femmes ayant subi une épisiotomie se plaignent davantage de douleurs périnéales, par rapport à celles qui ont conservé un périnée intact, mais également par rapport à celles qui ont présenté de petites déchirures. Cette différence n'existe plus trois mois après l'accouchement.
- L'incision périnéale augmenterait le risque d'hémorragie en post-partum.
- Et enfin, elle serait source de douleurs lors de la reprise des rapports sexuels, mais uniquement dans les premières semaines après la naissance.
Ces complications peuvent-elles contrebalancer les bénéfices de l'épisiotomie ?
En fait, le rapport bénéfices/risques est faible car les avantages théoriques de l'épisiotomie ne sont pas médicalement vérifiés.
L'intervention ne prévient pas la survenue de déchirures périnéales graves, n'empêche pas l'incontinence urinaire dans les mois suivant la naissance, ni le risque de descente d'organe.
Au final, il est recommandé de ne pas pratiquer l'épisiotomie systématiquement, mais au cas par cas afin d'éviter une déchirure musculaire préjudiciable.Les bénéfices et les inconvénients de l’épisiotomie doivent être précisément évalués pour chaque patiente.
Selon les experts, il est difficile de proposer un taux raisonnable d'épisiotomies. Toutefois, les recommandations se situeraient plutôt en dessous de 30% des accouchements.
Sources
29e Journées nationales du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, 30 novembre 2005.