Pilule et risque de thrombose veineuse : qu’en est-il ?

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 13/01/2012
Maj le
3 minutes
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Même si ce risque est très faible, les pilules sont associées à un risque de thrombose veineuse. Il semblerait que les pilules de dernières générations sont plus à risque que celles de 2e génération. Qu’en est-il exactement ? Le point sur la pilule contraceptive et la thrombose veineuse. 

Thrombose veineuse, phlébite : un risque rare sous pilule

Dès l’apparition des toutes premières pilules contraceptives au début des années 60, le risque de thrombose veineuse est un effet secondaire connu, certes potentiellement grave, mais également rare. C’est pourquoi le marché des contraceptifs oraux fait l’objet depuis toujours d’une surveillance et d’une réévaluation régulière.

A savoir : la thrombose veineuse (également appelée phlébite) désigne la formation d’un caillot sanguin dans une veine, entravant la circulation et pouvant favoriser la formation de varices. Il arrive que ce caillot se déplace et soit à l’origine de complications, dont l’embolie pulmonaire est la forme la plus grave...

En 2011 un rapport (1) a conclu que le risque de thrombose veineuse est deux fois plus élevé chez les femmes qui utilisent une pilule de 3e génération (contenant du désogestrel, telles que cycléane, varnoline, ou du gestodène, telles que mélodia, harmonet, minulet) ou de 4e génération (contenant de la drospirénone, telles que Jasmine, Jasminelle), par rapport aux femmes sous pilule de 2e génération (contenant du lévonorgestrel, telles que minidril, adepal…).

Voici les chiffres obtenus lors d’une réévaluation :

  • L’accident thromboembolique veineux est d’environ 20 cas par an pour 100.000 femmes avec une pilule de 2e génération,
  • de 40 cas par an pour 100.000 femmes avec une pilule de 3e ou 4e génération,
  • de 5 à 10 cas pour les femmes qui ne prennent pas de pilule,
  • et de 60 cas pour les femmes enceintes.

Le rapport bénéfice/risque de la pilule reste positif

Malgré tout, que les femmes se rassurent, « le rapport bénéfice/risque de la pilule reste positif, quel que soit le progestatif utilisé » nous a assuré dès 2011 l’Agence française de sécurité sanitaire (Afssaps, aujourd'hui Ansm). Et en cas de doute, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin. Il réévaluera vos propres bénéfices et vos risques liés à votre pilule en fonction de votre profil.

Un large éventail de pilules pour une prescription personnalisée

C’est l’occasion de bien rappeler que la prescription d’une pilule ne se fait jamais à la légère. Il existe des recommandations de prescription et d’utilisation qu’il convient de respecter. Lors de toute prescription de contraception, le médecin prend en compte les éventuels facteurs de risque et les contre-indications afin de choisir le contraceptif le mieux adapté à chaque femme.

Par ailleurs, l’éventail de contraceptifs aujourd’hui disponibles, notamment en terme d’associations estroprogestatives, permet de trouver celui qui correspond le mieux au profil hormonal précis de chaque femme, mais aussi le mieux toléré, et d’adapter le traitement pour une meilleure adhésion et ainsi faciliter l’efficacité de la contraception, en prévenant les oublis de pilule.

Oubli de pilule : un autre risque

En effet, le principal facteur de risque de grossesse non désirée est lié à l’oubli de pilule. A côté d’un rare risque de thrombose veineuse, on dénombre encore dans notre pays 220.000 IVG par an, un chiffre stable depuis 30 ans, dont 50.000 chez des femmes qui prennent la pilule ! Rien d’étonnant, près de la moitié des femmes sous pilule déclarent l’oublier parfois, souvent ou régulièrement…

Pour aider les femmes à ne plus oublier leur pilule, différentes méthodes sont conseillées, dont des Applications pour smartphone. En cas d'oubli avéré, on peut utiliser l'outil mis à disposition par le Ministère de la santé sur le site de l'INPES. Il suffit de choisir le nom de la pilule dans la liste proposée : Choisir sa contraception.fr / En cas d'oubli

Sources

Point d’information de l’Afssaps, du 14 novembre 2011, « Contraceptifs oraux estroprogestatifs et risque de thrombose veineuse. (1) British Medical Journal (BMJ) du 26 octobre 2011.

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