Petit ou gros fumeur : et si c'était génétique ?

Certains se contentent d'une dizaine de cigarettes par jour, tandis que d'autres dépassent systématiquement le paquet. Certains réussissent à arrêter, tandis que d'autres accumulent les tentatives. Et si cette différence entre «petit» et «gros fumeur» était d'origine génétique ?
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Nicotine et cotinine

La quantité de cigarettes consommées par un fumeur pourrait être déterminée génétiquement. Elle dépendrait en partie d'un gène chargé de dégrader la nicotine dans l'organisme. Ainsi, plus la nicotine est dégradée rapidement, plus le fumeur consomme de cigarettes. Inversement, plus la nicotine reste longtemps dans l'organisme, moins le besoin de fumer se fait ressentir. Une telle découverte ouvre de nouvelles possibilités de sevrage personnalisé. La nicotine est le principal agent contenu dans la fumée de cigarette, responsable de la dépendance tabagique. Lorsqu'on fume une cigarette, le taux de nicotine dans l'organisme monte en flèche puis redescend petit à petit, ce qui génère progressivement l'envie d'en fumer une autre. Cette baisse du taux de nicotine est due à sa dégradation en cotinine, un dérivé inactif de la nicotine. Cette transformation est assurée par une enzyme synthétisée par un gène CYP2A6. Ainsi, on peut dire que l'envie d'allumer une cigarette est liée à la vitesse à laquelle la nicotine est métabolisée par l'organisme, c'est-à-dire à l'activité de cette enzyme.

Profil génétique du fumeur

L'influence de ce gène sur la quantité de cigarettes consommées a été étudiée par des chercheurs japonais. Ce gène existant sous différentes formes, elles ont été identifiées chez un total de 200 fumeurs de longue durée (plus de dix ans) âgés de plus de 50 ans. On constate ainsi que les porteurs du gène sont plus souvent des gros fumeurs (plus de deux paquets par jour). Inversement, les porteurs d'une variante de ce gène sont plus souvent des petits fumeurs (moins d'un paquet par jour). Et effectivement, lorsqu'on compare la vitesse de dégradation de la nicotine, on s'aperçoit qu'elle est ralentie chez les petits fumeurs. Entre ces deux extrêmes, se trouvent des fumeurs intermédiaires, lesquels sont porteurs d'autres variantes du gène.

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Source : Minematsu N. et coll., Eur. Respir. J., 2006 Feb;27(2):289-92.