Ostéoporose : efficacité confirmée du ranélate de strontium

Ménopause et risque accru d'ostéoporose
Avec l'arrêt de la sécrétion hormonale, la ménopause s'accompagne d'un risque accru d'ostéoporose. Cette maladie fréquente du squelette se caractérise par une faible masse osseuse et une altération de la microarchitecture des os, ce qui entraîne une forte augmentation du risque de fracture. Son diagnostic repose sur la mesure de la densité osseuse.
Le remodelage osseux
Le tissu osseux a la particularité de se remodeler en permanence. Continuellement, se forment des "ostéoblastes", cellules spécialisées dans la construction osseuse, tandis que des "ostéoclastes" procèdent à une résorption osseuse. Ces deux activités sont associées et tout se passe pour le mieux tant qu'elles s'équilibrent. Mais si la formation osseuse diminue, la résorption prend le dessus, ce qui fragilise les os.
La double propriété du ranélate de strontium
Les traitements actuels de l'ostéoporose agissent sélectivement en contrant la destruction osseuse (bisphosphonates, raloxifène) ou en renforçant la formation osseuse (tériparatide). Depuis quelques années, un nouveau traitement est disponible, le ranélate de strontium, lequel possède une double propriété, c'est-à-dire qu'il stimule la formation osseuse en même temps qu'il diminue la résorption. Ses effets sont très puissants, comme le démontrent de nombreuses études. Selon certaines, le ranélate de strontium renforce nettement la microarchitecture osseuse chez les femmes ménopausées après trois ans de traitement, mesure de densité osseuse à l'appui et par rapport à un placebo. Concernant l'effet anti-fracture, deux grandes études en témoignent. L'une a porté sur une population de femmes de plus de 80 ans présentant une ostéoporose avérée et des antécédents de fracture vertébrale. L'administration de ranélate de strontium pendant trois ans s'est accompagnée d'une diminution de 41% du risque de nouvelle fracture vertébrale. Parallèlement, la densité osseuse s'est accrue de 13% au niveau lombaire et de 7% au niveau du col du fémur. L'autre étude a été réalisée à partir d'une population de femmes ostéoporotiques, dont plus de la moitié avait un antécédent de fracture, et âgées en moyenne de 74 ans. Le traitement durant trois ans par du ranélate de strontium a réduit de 36% le risque de fracture de la hanche et de 39% le risque de nouvelle fracture vertébrale.La combinaison des résultats des différentes études permet de conclure que le ranélate de strontium diminue de 45% le risque de première fracture vertébrale. Et chez des femmes âgées de plus de 80 ans, il réduit de 32% le risque de fracture vertébrale et de 32% aussi le risque de fractures périphériques (poignet, fémur).Comme tout médicament innovant, le coût du traitement est élevé. Mais depuis août 2006, l'Assurance maladie a assoupli les conditions de remboursement, lequel concerne désormais les femmes présentant une faible densité osseuse et des facteurs de risque d'ostéoporose. Auparavant le remboursement ne concernait que les femmes ayant déjà eu une fracture.