Alcool : ce que vos boissons préférées provoquent chez vous

Que cela soit pour célébrer noël, fêter un anniversaire, trinquer à une bonne nouvelle ou tout simplement se détendre… l’alcool est présent dans notre vie et notre culture. Selon Santé Publique France, 11,7 litres sont bus par an et par personne de 15 ans et plus dans l’Hexagone. Par ailleurs, 23,6% des 18-75 ans ont dépassé les repères de consommation en 2017, soit plus de dix verres standard par semaine et/ou plus de deux par jour.
Alcool : ce qu’il se passe globalement dans notre corps
Une fois avalé, le verre d’alcool est transféré dans le sang via l'estomac et les intestins. L’alcoolémie grimpe en quelques minutes. Toutefois, le pic est généralement atteint en moins d’une heure. La période sera d’autant plus courte si la personne est à jeun ou si elle boit de grandes quantités très vite.
Les molécules d’éthanol de la boisson, voyagent dans tout l’organisme grâce à la circulation sanguine. Néanmoins, elles seront dégradées puis éliminées à leur arrivée dans le foie. C’est en raison de sa fonction filtrante que cet organe souffre le plus - avec le cerveau - lors d’une consommation importante de cocktails et autres "boissons d'adulte". En moyenne, le corps détruit de 0,1 à 0,15 g d'alcool par heure.
Pour mémoire, il est interdit de conduire avec un taux d'alcool dans le sang égal ou supérieur à 0,5 grammes par litre ou plus. Vous encourez une amende ainsi que le retrait de 6 points du permis.
Les Français ont des boissons préférées selon leur région
Le dernier rapport de Santé Publique France a révélé que la consommation hebdomadaire des Français diffère selon les régions en fonction du type d’alcool. "Le nord et l’est de la métropole sont davantage concernés par la consommation de bière, le sud par la consommation de vin, l’ouest par les alcools forts et les autres types d’alcool", explique l’organisme.
Si ces boissons font courir les mêmes risques : désinhibition, altération du jugement et de la conduite, cancer, maladies hépatiques, dégénérescence cérébrale… Les différents types d’alcool peuvent avoir des spécificités propres. Découvrez-les dans les pages suivantes.
Vin rouge : polyphénols chimiques antioxydants

Symbole par excellence de la France, le vin rouge a un atout dans sa poche par rapport aux autres alcools. Il contient de très nombreux polyphénols antioxydants, dont le resvératrol.
Une étude du King’s College de Londres publiée en 2019 assurait que les buveurs de vin rouge avaient un microbiote intestinal plus varié que les personnes qui délaissent cette boisson. Ils souffraient également moins d'obésité et de "mauvais" cholestérol. "Si vous devez choisir une boisson alcoolisée, le vin rouge est celle à prendre, car elle semble potentiellement exercer un effet bénéfique sur vous et votre microbe intestinal", a écrit le Dr Caroline Le Roy, auteure principale de la recherche. Toutefois, cet atout ne vous donne pas un passe-droit pour finir la bouteille. La chercheuse a précisé que boire un verre tous les 15 jours était suffisant pour booster le microbiote intestinal.
Autre avantage : le rouge est généralement légèrement plus faible en sucre que le blanc. Il contient ainsi 89,5 calories pour 100ml.
Toutefois, tout n’est pas rose avec le vin rouge, la boisson est réputée pour donner des maux de tête. Si le taux d’alcool peut être à l’origine de ces douleurs, certains pointent aussi du doigt les sulfites, les tanins, le soufre ou encore le sucre présent dans le liquide écarlate.
Une équipe scientifique de la Glasgow Caledonian University affirme par ailleurs que le vin rouge a un effet "immédiat" sur l’appétit et stimule "la prise alimentaire au début du repas".
Vin blanc : sa couleur conduira à boire plus

Le vin blanc abrite moins de polyphénols bénéfiques que le vin rouge. Néanmoins, ils sont tout de même présents et auraient un effet protecteur sur le cœur, ainsi que les poumons.
En effet, une étude présentée en 2018 a montré qu'un vin blanc vieilli est plus bénéfique pour la santé cardiaque que le gin. Selon les experts, la boisson aiderait à réparer les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins. Des travaux publiés la même année, assure que les polyphénols contenus dans le vin blanc protègent de la maladie d’Alzheimer. Des souris qui avaient été nourris avec le produit, avaient moins de risques de développer des troubles menant à cette pathologie dégénérative.
Par contre, des scientifiques américains ont découvert en 2013 qu’il est plus facile de consommer plus avec le blanc. Ils ont remarqué que les participants se servaient environ 9% plus de vin blanc que de vin rouge dont la couleur contraste plus avec le verre transparent.
En outre, les vins blancs, surtout les liquoreux (Sauternes, Monbazillac…), sont généralement plus caloriques que les rouges. Il faut compter une centaine de calories pour 100 ml environ. Par contre, les secs ont un nombre de calories similaire au rouge.
Champagne : un des alcools les moins caloriques

Les bulles de champagne en séduisent plus d’un. Il faut dire que cette boisson de fête par excellence cache plusieurs avantages. Un des alcools les moins caloriques avec seulement 80 kcal pour une flûte de 10 cl, le champagne abrite de nombreux minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer, sélénium, vitamines du groupe B). Ces éléments donneraient à cet alcool des effets bénéfiques sur la peau, la santé cardiaque, la prévention du diabète ou encore l’humeur.
De plus, une étude de l'Université de Reading a révélé que boire un à trois verres de champagne par semaine peut neutraliser la perte de mémoire associée au vieillissement. Les bulles peuvent produire un mini boost de probiotiques.
Par contre, le champagne est traître ! Les bulles augmenteraient la rapidité d’absorption de l’alcool dans l’estomac. Une recherche montre que les personnes ayant bu l'équivalent de deux verres de champagne pétillant ont vu leur alcoolémie grimper plus vite qu’avec la boisson dégazéifiée. Le taux d'alcool dans le sang était à 0,54 mg/ml, contre 0,39 avec l’autre verre, puis de 0,7 mg/ml et 0,58 respectivement 40 minutes plus tard.
Bloody Mary : le cocktail idéal dans l'avion

Le Bloody Mary, cocktail contenant de la vodka et du jus de tomate ainsi que de la sauce Worcestershire, du Tabasco et du sel, a une certaine valeur nutritive.
Le jus de tomate, entre autres, est riche en lycopène - un puissant antioxydant présent dans les tomates cuites - et en d’autres nutriments bénéfiques pour la santé.
Et si vous êtes dans l’avion. Pas de doute, c’est LA boisson à commander. En effet, une étude présentée dans le journal Flavour estime que cette boisson révèle tout son potentiel à 30 000 pieds d’altitude. La tomate est l’un des rares aliments à contenir plusieurs substances provoquant l'umami (goût savoureux en japonais), l'une des 5 saveurs de base du goût au côté du sucré, du salé, de l’acide et de l’amer. Alors que la perception du salé et du sucré est affectée par l’altitude et le bruit, celle de l’umami reste intacte. Ainsi pour nous, le goût du bloody mary révèle ses saveurs dans l’avion, contrairement à d’autres boissons.
Toutefois, il est important de se rappeler que tous ces effets bénéfiques peuvent parfaitement être obtenus avec un simple jus de tomate, tout en évitant les inconvénients de l’alcool !
La bière : attention à la prise de poids

Les Français consomment en moyenne 30 litres de bière par an et par habitant. Des travaux publiés dans la revue Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases suggèrent que les buveurs "modérés" - c’est-à-dire les hommes qui prendre jusqu'à deux bouteilles de 330 ml par jour et les femmes qui en ont une - verraient un bénéfice sur leur santé cardiaque. Une étude impliquant 80 000 participants, présentée à la conférence scientifique de l'American Heart Association, a montré que ceux qui buvaient des quantités modérées de bière affichaient une diminution plus lente du "bon" cholestérol HDL, et donc un risque plus faible de maladies cardiovasculaires.
Selon le houblon utilisé lors de sa fabrication, la boisson abrite aussi de petites quantités de potassium, de fibres et de vitamines B ou encore de polyphénols antioxydants qui peuvent aider à protéger le corps contre les dommages des radicaux libres.
Par contre, attention aux abdos Kronenbourg. La boisson riche en glucides et en calories (181 calories dans une pinte de bière à 4% ABV) favorisent la prise de poids.
Le mojito : méfiez-vous du sucre et de l'alcool

Le mojito a le vent en poupe. Entre, l’eau gazeuse, le citron vert, la menthe et la glace pilée, ce cocktail est très rafraîchissant. Toutefois, ces saveurs ainsi que le sucre présent en grande quantité, masquent facilement l’alcool. Il est donc facile d’en consommer plus que modérément. Par ailleurs, le nombre de calories peut être élevé, surtout si la boisson est préparée avec de la limonade, plutôt que de l’eau gazeuse. : environ 159 calories pour un verre.
Le whisky : un alcool sans glucide
Bon à savoir pour les personnes à la diète. Un seul verre de whisky ne contient ni glucide, ni gras, et est relativement faible en calories.
Par contre, cet alcool est riche en congénères, des substances issues de la fermentation alcoolique en partie responsable de la couleur brune. Ces dernières sont soupçonnées de ralentir la dégradation de l'alcool. Les risques de gueule de bois seraient ainsi plus grands.
Sources
Choose your poison: What your drink of choice is doing to you, The Australian, 25 novembre 2020