Coronavirus : il criait au complot, puis finit par attraper le Covid-19

Publié par Sophie Raffin
le 20/05/2020
Maj le
6 minutes
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Un Américain qui était persuadé que le Coronavirus était une “fausse crise”, appelle maintenant les internautes à la prudence. Ce dernier a, lui aussi, été contaminé.

Lorsque l’épidémie de COVID-19 est arrivée outre-Atlantique, le nombre de cas et décès en Chine ainsi qu'en Europe était déjà colossal. Pourtant, de nombreux Américains ne percevaient pas la dangerosité de cette nouvelle maladie. Pour beaucoup, il s’agit d’un canular. Ils insinuent que les autorités se montrent trop alarmistes. Brian Hitchens, un habitant de Floride, faisait partie de ces sceptiques et l’a fait savoir sur Facebook. Mais durement touché par le coronavirus, il appelle désormais les internautes à la prudence. 

Coronavirus : “Je n’ai pas peur de ce virus”

Brian Hitchens, chauffeur Uber, le reconnaît : il pensait initialement que le coronavirus était une “fausse crise” prenant un caractère disproportionné. Il a expliqué à nos confrères de WPTV “Je pensais que c'était peut-être le gouvernement qui essayait quelque chose, et c'était un peu comme s'ils l'avaient lâché pour nous distraire”, explique-t-il.

L’homme a même partagé plusieurs messages sur son compte Facebook où il minimisait l’importance de la pandémie. Il y assurait ne pas craindre le virus venu de Chine et ne pas prêter attention aux consignes de distanciation sociale ou de port du masque. Il a par exemple écrit début avril : "je n’ai pas peur de ce virus, car je sais que mon Dieu est plus grand que ce virus ne le sera jamais". 

COVID : il a été hospitalisé 

Une quinzaine de jour plus tard, il révèle toujours sur son compte Facebook que sa femme et lui sont tombés malades. Face à leur état de santé qui se dégradait, ils ont décidé de se rendre à l'hôpital. Les médecins ont diagnostiqué le COVID-19. "Ils nous ont admis tout de suite et nous sommes tous les deux allés aux soins intensifs. J'ai commencé à me sentir mieux en quelques jours, mais ma femme a empiré au point où ils l'ont mise sous sédation et l'ont mise sous ventilation", a-t-il expliqué.

Face à cet épisode éprouvant, il a écrit un long message sur Facebook pour raconter son expérience depuis sa chambre d'hôpital. Si son état s’est amélioré une fois pris en charge, son épouse est toujours dans un état grave. “Après 3 semaines, j'en suis venu à accepter que ma femme puisse décéder et je suis en paix, car je sais sans l'ombre d'un doute qu'elle rentrera chez elle pour être avec le Seigneur”.

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“Je ne veux voir personne traverser ce que j'ai traversé”

Brian Hitchens appelle désormais à la prudence. Il reconnaît sur son compte Facebook. “Beaucoup de gens pensent toujours que le Coronavirus est une fausse crise, à un moment donné j’en faisais partie, - non je ne pensais pas que ce n’était pas un vrai virus -, mais je pensais que la situation était disproportionnée et qu'il n'était pas c'est grave.”

Il prévient désormais “Ce n'était pas une tactique effrayante que quiconque utilisait. Ce n'était pas un truc inventé. C'est un vrai virus que vous devez prendre au sérieux”. Il conclut “je ne veux voir personne traverser ce que j'ai traversé”. Il demande à tous de se montrer prudents : “si vous devez sortir, montrez-vous sage et ne soyez pas stupide comme je l’ai été moi-même afin que vous ne viviez pas la même chose que ce qui est arrivé à moi et à ma femme”, conclut-il.

Le masque réduit de moitié le risque de transmission

Le port du masque qu’il soit FFP2 ou grand public est un des outils du déconfinement. Cet objet devenu incontournable filtre les bactéries présentent dans les micro-gouttelettes de salive projetées lorsqu’on parle ou toussent par exemple. Il permet ainsi d’éviter d’être en contact avec le coronavirus ou de le transmettre si on est infecté. 

Pourtant, de nombreuses personnes le voient d’un mauvais œil. Les hommes sont les plus critiques le percevant entre autres comme un signe de faiblesse. Une étude  de l'université de Hong-Kong montre qu’ils ont tout intérêt à surmonter leurs préjugés. 

Une étude menée avec des hamsters

Le professeur Yuen Kwok-yung, qui a découvert le virus du SRAS en 2005, a voulu vérifier l’utilité du port du masque dans la lutte du coronavirus. Il a pour cela lancé une expérience avec des hamsters. 

Son équipe installait deux cages - l’une contenant des rongeurs infectés, l’autre des animaux sains - côte-à-côte. Certaines étaient séparés par un ou plusieurs masques. Lorsque la protection n’était pas en place, les deux tiers des hamsters en bonne santé ont attrapé le virus. 

Lorsqu’elle était placée sur l’abri des rongeurs malades, le taux d'infection reculait de 15%. Si la cage des rongeurs non-covid était aussi protégé, seulement 35% des rongeurs ont été contaminés.

Le professeur Yuen Kwok-yung, a expliqué au South China Morning Post “la transmission du virus peut être réduite de 50 points de pourcentage quand les masques chirurgicaux sont utilisés, en particulier quand ils sont portés par des personnes contaminées”. "Il est très clair qu'utiliser les masques sur les sujets infectés (...) est plus important que n'importe quoi d'autre", a-t-il ajouté. "Nous savons désormais qu'une grande partie des personnes infectées ne présentent pas de symptômes, donc le port universel du masque est vraiment important”, a-t-il conclu.

Masques : les différents types disponibles

Le port du masque est recommandé, voire obligatoire dans certains lieux publics (transports en commun, lycées et collègues), depuis le début du déconfinement. Plusieurs modèles permettent de lutter contre la propagation du COVID-19

  • Le masque chirurgical : il est réservé au personnel médical. Il filtre entre 95% et plus de 98% des germes. L’AFNOR explique sur son site : "élaboré selon la norme NF EN 14683, il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. En revanche, selon les circonstances, il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air et potentiellement porteuses de virus". 
  • Le masque grand public : il s’agit de masques en tissu lavables. Il peut fait maison en suivant les patrons recommandés par AFNOR ou conçu par des entreprises. Ces masques “grand public” industriels en tissu doivent avoir “des propriétés de filtration allant d’au moins 70% à plus de 90% de filtration des particules émises d’une taille égale ou supérieure à 3 microns”, précise le ministère de l'Économie sur son site.
  • Le FFP2 : c’est un masque de protection respiratoire individuel destiné à “protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et contre les particules en suspension dans l’air”. Il existe plusieurs modèles (coque, 2 plis, 3 plis, becs de canard…). Sa capacité de filtration est d’au moins 94 % des aérosols (fuite totale vers l’intérieur< 8 %). Il doit porter norme NF EN 149.

Image : les gestes barrières à toujours respecter

Image : les gestes barrières à toujours respecter

Sources

Jupiter man skeptical of coronavirus gets infected, changes opinion, WPTV, 13 mai 2020

Coronavirus: hamster research shows effectiveness of masks ‘huge’ in Covid-19 battle, Hong Kong scientists say, South China Morning Post, 17 mai 2020

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