Les 10 questions à se poser avant de passer à la chirurgie esthétique

Publié par Côté Santé
le 23/09/2016
Maj le
7 minutes
femme lisant un magazine en souriant à la caméra
Istock
Culotte de cheval, petites poitrines, nez trop grand, relâchement, rides.... Vous rêvez de passer sous les mains d’un médecin, qui d’un tour de passe passe, gommerait enfin vos petites imperfections. Mais avez vous pensé à tout ? Est ce douloureux ? Faites vous le bon choix ? Est-ce le bon chirurgien ? Voici les 10 bonnes questions à se poser avant de passer à l’acte !

1- Pour quelles raisons je veux changer ?

Ne jamais agir sur un coup de tête ! Ni sur la pression d’un conjoint ou de l’entourage ! Le changement que vous êtes sur le point de faire, doit être mûrement réfléchie. Vous y pensez depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.... Au risque de ne pas vous reconnaître, de ne plus retrouver votre corps. Non seulement c’est une source de mal-être, qui peut aller jusqu’à la dépression, mais forcément l’acte sera mal vécu, et votre estime de soi risque d’en prendre un coup !

Dr Nicolas Mottier, chirurgien plasticien: « une chirurgie esthétique donne un excellent résultat quand elle est faite pour soi. Le but n’est pas de « faire plaisir » à autrui mais retrouver dans le miroir l’image de soi-même que le temps (rides, seins tombants...), des variations de poids (lipoaspiration) ou une grossesse (ventre fripé avec des vergetures) par exemple auront modifiée. Parfois, il s’agit de corriger un manque ou un complexe lié à une croissance naturelle insuffisante (petits seins) ou disgracieuse (oreilles décollées). »

2 - Puis-je atteindre le même résultat par moi-même ?

Tout dépend du type d’intervention. Difficile d’augmenter une poitrine, de raboter un nez ou de retendre un cou avec des cosmétiques ou une hygiène de vie exemplaire ! De la même manière, Lorsque le ventre est vraiment relâché, la chirurgie reste la seule solution pour le retendre. Car même si l’on maigrit, même si l’on renforce sa ceinture abdominale, il restera toujours un excès de peau qui donnera ce que les chirurgiens appellent un « tablier abdominal ». Pour l’excès de graisse, c’est une autre affaire et souvent une bonne prise en main (sportive et nutritionnelle) permet de se refaire une silhouette sans passer par le bistouri !

Dr Nicolas Mottier : « Il est quelque fois nécessaire d’expliquer à certaines patientes que leurs demandes sont déraisonnables par rapport à leur silhouette, leur âge ou leurs antécédents médicaux. Selon le cas, il sera alors proposé soit de surseoir à la chirurgie soit de réaliser un traitement médical plus léger comme des injections d’acide hyaluronique plutôt qu’un lifting pour une patiente de 35 ans par exemple. »

3 - Est-ce que je suis prête à prendre du temps pour mon rétablissement ?

Faire une intervention esthétique ne vous économise pas des suites médicales, comme les hématomes et les œdèmes, visibles quelques jours, mais qui mettent plusieurs mois à cicatriser totalement. Considération importante à prendre en compte si vous devez travailler ou reprendre une activité sociale (lifting ou peeling notamment). Il faut souvent compter un bon mois de rétablissement pour toutes chirurgies du corps et du visage, sans compter les pansements et le temps d’éviction sociale. À vous de programmer donc votre intervention à un moment propice, et vous accorder le temps de bien vous reposer et récupérer. C’est aussi la garantie d’un bon résultat ! À ne pas négliger donc !

4 - Quelle est la durée de vie de ma transformation ?

Pour des prothèses mammaires, personne ne peut prédire combien de temps elles resteront intactes, même si leur durée de vie est estimée à 10 ans. Pour votre lipoaspiration, tout dépend de votre hygiène de vie. Les graisses semblent se reformer inéluctablement, à la seule condition de se bouger et de manger équilibrer. Question relâchement, on compte une dizaine d’année, avec un entretien en médecine esthétique.

5 - Et si je n’aime pas le résultat ? Ou bien, s’il est à peine visible ?

D’où l’importance des entretiens avant de s’engager !

Dr Nicolas Mottier : « Toute chirurgie esthétique nécessite une consultation préalable. Cet entretien permet d’affiner la demande du patient afin de définir en commun le projet thérapeutique personnalisé qui lui convient. Il s’agit d’un moment d’écoute et d’échange indispensable à une chirurgie réussie. »

Si vous attendez un changement de vie, que vous avez peu d’estime pour votre personne, que vous avez une image erronée de votre corps, vous serez déçu ! Si un médecin vous dissuade de vous faire opérer, c’est sûrement que le souci est ailleurs. Dans tous les cas, prenez plusieurs avis, discutez avec des amis qui ont sauté le pas. Une fois votre décision prise, faites bien une série de photo avant – après. C’est ce qui vous permettra d’évaluer le changement le plus objectivement possible !

Dr Nicolas Mottier : « Si l’entretien préalable, voire plusieurs entretiens si nécessaires, a été réalisé, il est exceptionnel que le patient soit déçu. Néanmoins, il peut arriver que les phénomènes de cicatrisation modifient sensiblement le résultat attendu et nécessite une retouche ponctuelle. Parallèlement, certains patients recherchent parfois une perfection, que la nature elle-même ne crée pas, et seront donc difficiles à satisfaire. Pour ces patients, les explications pré opératoires sont particulièrement importantes pour éviter leur déception malgré des résultats techniquement excellents. »

6 - Et si j’allais à l’étranger pour payer moins cher ?

Le risque zéro, n’existe pas ni en France, n’y ailleurs. Mais sur l’hexagone vous pouvez prendre l’avis de plusieurs médecins et avoir un suivi. À l’étranger, vous serez en relation avec un médecin que vous n’aurez jamais vu. En cas de souci, vous n’aurez aucun recours. De retour en France, aucun médecin n’acceptera de faire le suivi médical, aussi bénin soit-il. En cas d’urgence, vous devrez payer l’hôpital Français en totalité (et cela peut aller jusqu’à 1 500 euros par jour dans certains cas) car les suites en chirurgie esthétique ne sont pas couvertes, ni par l’assurance maladie ni par les mutuelles complémentaires.

7- Suis-je prête à accepter les douleurs et les risques ?

Lipoaspiration, prothèses, lifting, tout cela est assez douloureux, même si le corps médical met tout en place pour diminuer au maximum les douleurs. Coté risque, on compte entre 3 et 5 % de ratages objectifs. Après l’opération, vous aurez des visites de contrôle, des corrections si cela s’impose. Après intervention, votre médecin s’est engagé sur un an pour les suites opératoires. En cas de problème, il est tenu de réagir, d’opérer à nouveau le cas échéant. En cas de réaction ou d’erreur chirurgicale, la loi est là pour vous défendre. Ce sera parfois long et difficile, tout dépendra du professionnalisme du médecin et de son sens des responsabilités. Mais si il est en tort, la loi est de votre côté. En France, le difficile parcours d’une victime, se conclue par un arrangement à l’amiable, une réparation, ou chez l’avocat. Informez – vous avant des garanties du chirurgien.

8 - Et après, comment entretenir mes résultats ?

Dans le cas de lipoaspiration, il est impératif de s’occuper de soi avant et après l’intervention pour l’estime de soi, et optimiser les résultats, On se met donc au sport, à raison de deux séances minimum par semaine, on mange sain, avec des fruits, des légumes et des bonnes protéines. On passe par la case massage, drainage, soin anti âge ; pour se réconcilier avec son corps ! Pour un lifting, sa longévité tient aussi dans le mode d’entretien. On stimule donc son collagène pour garder une peau tonique avec des injections de type skinbooster, des séances de radio fréquence, bref, tous ce qui tonifie la peau et lui conserve tout son éclat !

9 - Qu’est ce qu’un « devis avec consentement éclairé » ?

Avant de passer sur le billard, vous serez amené à signer un devis. Celui-ci devra comporter la totalité des dépenses soit : les détails de l’intervention, le prix de l’acte, le prix de l’anesthésiste, le prix du séjour en clinique, le prix du bloc opératoire et inclure les visites post opératoires. Le « Consentement éclairé mutuel » stipule toutes les informations orales et écrites concernant votre opération. Il vous protège puisque le médecin est tenu de donner toutes les informations nécessaires et obligatoires. De son côté, le chirurgien s’assure que vous agissez en toute connaissance de cause.

10 - À qui m’adresser ?

À un chirurgien qualifié en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Vous pouvez le vérifier auprès du Conseil national de l’ordre des médecins (www.conseil-national.medecin.fr/annuaire). Mais aussi sur www.plasticiens.org; www.sofcep.org

Les conseils du docteur Nicolas Mottier, chirurgien plasticien

- Faire toujours une intervention pour soi.

- Se demander si ses imperfections (perçues ou réelles) occasionnent une gêne quotidienne sociale et/ou personnelle, physique et/ou morale.

- Se demander si dans le miroir on redoute plus son image actuelle (avec la disgrâce motivant la chirurgie) ou les éventuelles cicatrices liées à la chirurgie.

… Si vous pouvez répondre oui à ces trois questions, alors vous pouvez envisager de consulter un chirurgien esthétique !

Sources

« Les 10 bonnes questions à se poser avant de passer à la chirurgie esthétique », N°103, août/septembre 2016.

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