La sodomie, c’est quoi ?

Publié par Dr Catherine Solano
le 26/05/2016
Maj le
4 minutes
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Autre
La pratique sexuelle anale qu’est la sodomie reste relativement tabou même si elle est davantage pratiquée qu’elle ne le fut pas le passé. Alors, c’est quoi exactement que cette sodomie ?

Définition de la sodomie

La sodomie est une pratique sexuelle anale consistant en la pénétration au niveau de l’anus et donc dans le rectum, par le sexe masculin. Ce nom est également attribué à une pratique de pénétration anale par un objet.

En réalité, il ne s’agit souvent pas uniquement de pénétration anale, mais également, le plus souvent, également de mouvements de va-et-vient mimant la pénétration vaginale.

La sodomie est une relation sexuelle. Imposée à une personne sans son consentement, elle constitue un viol. ( tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol. » Article 222.23 du Code pénal.)

Qui pratique la sodomie ?

La pénétration anale est loin d’être une pratique aussi répandue que la pénétration vaginale.

En effet, d’après la dernière grande enquête française sur la sexualité, 37 % des femmes et 41 % des hommes l’ont pratiquée au moins une fois dans leur vie. Et sa pratique régulière concerne seulement 9 % des femmes et 14 % des hommes. Autrement dit, moins de la moitié des couples l’ont testée, et environ 1/3 de ces couples ont été suffisamment convaincus pour en faire une pratique régulière.

La pénétration anale ne fait donc pas partie du répertoire sexuel de la majorité des couples.

Si un grand nombre de couples homosexuels masculins pratique souvent la sodomie, d’autres ne la pratiquent jamais, s’en tenant à des caresses manuelles ou fellations.

Des couples souhaitant garder l’hymen de la jeune femme intact avant le mariage peuvent également choisir de pratiquer la sodomie par compensation.

Quels sont les inconvénients de la sodomie ?

Si la pratique sexuelle anale est adoptée par une minorité de couples, c’est qu’elle présente des difficultés.

  • Tout d’abord, le rectum et l’anus étant le lieu de passage des selles, pour bien des couples, l’idée d’aborder cette zone est tout sauf érotique.
  • Ensuite, c’est une pratique à très haut risque pour les infections sexuellement transmissibles, car la muqueuse anale est fragile (elle saigne systématiquement, même de manière microscopique) et le sperme est susceptible de transmettre toutes sortes d’infections. D’où l’importance d’utiliser des préservatifs.
  • Le risque de grossesse n’est pas nul, simplement parce que le sperme peut couler à l’extérieur et atteindre facilement l’ouverture vaginale.
  • La zone anale est très peu lubrifiée et l’utilisation d’un lubrifiant est indispensable pour limiter le risque de douleur ou d’égratignures de la muqueuse.
  • Les muscles péri-anaux sont naturellement contractés et peuvent s’opposer à être forcés pour une pénétration, entraînant une douleur.
  • La sodomie est une pratique douloureuse pour certaines personnes, quelle que soit la douceur et la lenteur de la pénétration. Pour d’autres, avec de la douceur et du temps, elle n’est pas douloureuse ou très peu, voire agréable.
  • Pratiquer une pénétration vaginale après une pénétration anale comporte un très haut risque d’infection vaginale. En effet, les bactéries présentes dans le rectum ne doivent pas être introduites dans la zone vaginale, sous peine d’y proliférer et d’entrainer une vaginose bactérienne.

Pourquoi pratique-t-on la sodomie ?

La majorité des couples la teste par curiosité, pour voir ce que cela procure pour sensations.

À partir de cette première expérience, certains l’évitent ensuite (ça fait mal, c’est désagréable, il y a des odeurs…) et d’autres l’adoptent (environ un couple sur 3), ayant ressenti un plaisir partagé.

Au côté de la curiosité, certains hommes éprouvent le sentiment que leur partenaire leur donne quelque chose de plus intime en acceptant la sodomie. Leur motivation est alors émotionnelle, une recherche de rapprochement.

Pour d’autres hommes, l’idée ou le constat que la pénétration anale entraîne des sensations différentes est agréable : une pression supérieure peut être exercée sur le pénis, puisque le sphincter anal, muscle de l’anus est naturellement plus serré que l’ouverture vaginale…

Pour les femmes, si certaines éprouvent des douleurs lors de cette pratique, d’autres éprouvent un certain plaisir, et pour une minorité des femmes, ce plaisir peut aller jusqu’à l’orgasme.

Et puis, pour les couples homosexuels masculins, la sodomie est la pratique sexuelle permettant le plus d’emboîtement et de rapprochement des corps. Elle peut également déclencher des orgasmes par stimulation de la zone antérieure du rectum, là où se situe la prostate.

Au total, la sodomie est une pratique qui peut procurer plaisir ou douleur selon les personnes. Elle a été expérimentée par un peu moins de la moitié de la population, et elle est pratiquée régulièrement par environ 10 % de la population.

Sources

Enquête sur la sexualité en France. Sous la direction de Nathalie Bajos et Michel Bozon. Editions la découverte.

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