Nanomédecine contre les tumeurs osseuses, une nano-cuisine de haute volée

Une approche originale laisse entrevoir des perspectives pour lutter contre le développement de tumeurs osseuses, qu’elles soient métastatiques ou non, en agissant simultanément sur les cellules cancéreuses et sur la structure du tissu osseux.
© Istock

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Prévenir les métastases osseuses

Certains cancers se développent directement au niveau des os, le myélome multiple par exemple, mais de nombreux autres, de localisations différentes, génèrent des métastases qui se développent dans le tissu osseux. Ainsi, environ 60 à 80 % des patients de cancers présentent, à un moment ou un autre, des métastases osseuses. Limiter le développement de ces tumeurs est l’objectif des auteurs d’un récent article qui présente la mise au point de nanoparticules particulièrement conçues pour délivrer un médicament dans l’os.

Des nanoparticules pour délivrer un médicament directement dans l’os

Le cahier des charges est exigeant : les nanoparticules doivent s’accumuler au niveau du tissu osseux, l’infiltrer et y délivrer leur contenant. Pour espérer accomplir cette tâche, les nanoparticules ne doivent pas être éliminées par l’organisme trop rapidement (par les reins, notamment) et avoir ainsi une bonne espérance de vie dans la circulation. Enfin, le choix du médicament transporté doit être pertinent : il doit être particulièrement efficace dans le site où il sera délivré !

Couvertes d’alendronate, les nanoparticules se fixent au calcium.

Les études précliniques menées par le groupe ont montré que les particules mises au point étaient bien infiltrées dans le tissu osseux et qu’elles freinaient significativement le développement des cellules cancéreuses. Les chercheurs ont aussi observé une modification de la structure osseuse qui se trouve renforcée grâce à l’action du Bortezomib.

Les arguments de cette approche sont donc multiples : la concentration du principe actif est augmentée là où il est utile et elle est réduite dans les tissus où il pourrait avoir des effets indésirables, les cellules cancéreuses étant exposées à de plus fortes doses que lors d’un traitement classique. L’effet sur le micro-environnement tumoral réduit ainsi, d’une part la capacité des cellules cancéreuses à se développer et donc à étendre la zone de la tumeur, et d’autre part il limite l’apparition de lésions osseuses handicapantes pour les patients. Les perspectives sont donc grandes. Reste tout de même à adapter la technique à la physiologie humaine afin de mettre en place des essais cliniques.

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Source : Fondation ARC. Swami, A. et al ; Engineered nanomedicine for myeloma and bone microenvironment targeting; PNAS; 15 juillet 2014