Mortalité imputable à l'alcool en France : 25 000 ou 60 000 décès annuels ?

Le nombre de morts imputables à l'alcool chaque année se situe dans une fourchette allant de 25.000 à 60.000 décès. Cet écart considérable est dû en partie, à l'imprécision des certificats de décès, mais également à des facteurs d'analyse plus complexes. Quoi qu'il en soit, il est important de rétablir une hiérarchie des risques et ainsi, ne pas oublier que si l'ESB a fait 3 morts en France, l'alcool en fait chaque année des dizaines de milliers !

L'analyse des causes précises des 540 000 décès annuels en France est difficile, notamment lorsqu'il s'agit d'évaluer le poids de l'alcool dans cette mortalité globale, d'où des variations considérables, allant de 25 000 à 60 000 décès imputables à l'alcool. Le Pr Claude Got, Observatoire français des drogues et toxicomanies, énonce dans un récent papier les principales causes de ces écarts. Les certificats de décès collectés par le service spécialisé de l'Inserm ne comportent pas toujours les précisions nécessaires pour déterminer l'ensemble des causes précises d'un décès. Il faudrait en effet pouvoir y distinguer systématiquement les événements pathologiques contemporains du décès, une maladie principale et un ou plusieurs facteurs de risque; respectivement, par exemple, une encéphalopathie hépatique, une cirrhose, un alcoolisme chronique. Mais ces précisions ne sont pas toujours disponibles.

  • Ainsi, un certificat peut mentionner la cause, cirrhose, sans que celle-ci soit qualifiée. Mais des arguments épidémiologiques, notamment départementaux, peuvent parfois justifier de regrouper ces cirrhoses non qualifiées avec les cirrhoses d'origine alcoolique. Cependant, ce regroupement est aléatoire et le sera sans doute de plus en plus devant la régression de la cirrhose alcoolique en France et au contraire la forte progression de la cirrhose post-hépatique C.
  • Mais les décès par cirrhose post-hépatique C ou par cancer primitif du foie sur hépatite C peuvent être pour partie liés à une consommation d'alcool, dont on sait qu'elle favorise l'évolution d'une hépatite C vers la cirrhose.
  • L'alcool est connu pour favoriser certains cancers, notamment des voies aérodigestives supérieures. Mais tous les cancers de ce type ne sont pas imputables à l'alcool.
  • Tous les accidents de la route avec décès d'une ou plusieurs personnes ne donnent pas systématiquement lieu à une recherche de l'alcoolisation du ou des conducteurs.
  • Les causes réelles des autres types d'accidents mortels sont encore moins bien connues que ceux de la route.
  • Autre facteur de complexité: l'effet favorable supposé de la consommationmodérée de vin sur la mortalité globale.

er l'ensemble des causes précises d'un décès. Il faudrait en effet pouvoir y distinguer systématiquement les événements pathologiques contemporains du décès, une maladie principale et un ou plusieurs facteurs de risque; respectivement, par exemple, une encéphalopathie hépatique, une cirrhose, un alcoolisme chronique. Mais ces précisions ne sont pas toujours disponibles.

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