Méningite bactérienne : bien plus dangereuse que la méningite virale

Publié par Dr Philippe Presles
le 18/08/2004
Maj le
3 minutes
Autre
On ne peut parler des méningites qu'au pluriel car il en existe plusieurs et de gravité différente. Si les méningites virales sont le plus souvent bénignes, les méningites bactériennes sont des infections redoutables qui peuvent causer la mort d'un enfant en quelques heures ou laisser de graves séquelles, comme des troubles mentaux ou du comportement.



Dangereuses méningites bactériennes...

Méningite virale ou bactérienne ?

Pour distinguer les méningites bactériennes des méningites virales, il est essentiel de porter un diagnostic le plus précocement possible.

Pour cela, il faut réaliser une ponction lombaire, geste banal que le patient supporte très bien, surtout avec une anesthésie locale.

Plusieurs bactéries sont responsables des méningites "dites bactériennes" : le pneumocoque, le méningocoque, l'haemophilus et la listéria.

Ces dernières concernent surtout les enfants.

La méningite à pneumocoque

La méningite à pneumocoque cause des séquelles comme une surdité ou des retards mentaux et physiques.

Elle peut également entraîner des pneumonies et des otites moyennes.

La méningite à méningocoque

Le méningocoque peut causer des épidémies de méningite.

Cette bactérie est aussi réputée pour ses formes extrêmement graves comme le purpura fuminans, infection suraiguë qui peut tuer en deux ou trois heures.

De grandes taches bleu-noir apparaissent et s'étendent très rapidement.

La méningite à Haemophilus influenzae de type B

Depuis la vaccination des enfants de moins de 5 ans, cette méningite est beaucoup moins fréquente.

L’Haemophilus influenzae B peut aussi provoquer des otites, des sinusites et des bronchites.

La méningite à listeria

Bénigne chez l’adulte, la listériose peut entraîner des méningites chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Quels sont les signes d’alerte d'une méningite bactérienne ?

D'un point de vue clinique, il est très difficile de différencier les méningites à pneumocoque des méningites à méningocoque.

Quoi qu'il en soit, les signes d'alerte sont :

  • une forte fièvre,
  • une raideur et une douleur dans la nuque,
  • des maux de tête,
  • des vomissements,
  • une photophobie (difficulté à supporter la lumière),
  • voire des taches bleues dans le cas d'un purpura.

Attention, pour les nourrissons, les signes d'alerte sont moins visibles.

Par exemple, la nuque n'est pas raide. On peut également remarquer une agitation, une irritabilité, une perte d’appétit, une fontanelle bombée. Le diagnostic est donc plus difficile chez les tout-petits.

Comment réagir en cas de symptômes de méningite ?

Il faut se rendre le plus rapidement possible à l'hôpital.

Face à de tels symptômes, le médecin injectera au plus vite un antibiotique, soit par voie intraveineuse, soit dans les fesses de l'enfant.

La méningite : contagieuse ou pas ?

La méningite à pneumocoque n'est pas contagieuse.

En revanche, la méningite à méningocoque se transmet par les sécrétions du nez ou de la gorge d'une personne infectée.

Les risques de contagion sont donc grands : baisers, partages d'objets (jouet, aliment), toux, éternuements, postillons. Par exemple, si une personne a été à moins d'un mètre du patient, les postillons peuvent l'avoir contaminée. C’est pourquoi on traite par antibiotique toutes les personnes qui ont été proches du malade.

La méningite à Listeria est également transmissible et lesfemmes enceintes peuvent la transmettre au fœtus.

Méningite bactérienne : les vaccins existent !

A savoir :

En France, le pneumocoque représente la première cause de méningite bactérienne chez le nourrisson de moins de deux ans.

Le méningocoque, lui, frappe plus particulièrement les jeunes enfants (les nourrissons de moins d'un an représentent 14% des cas et les moins de 5 ans 40% des cas).

Il existe des vaccins contre les méningites à pneumocoque, méningocoque C et Haemophilus influenzae type B.

Ils figurent dans le calendrier vaccinal et sont conseillés à tous les nourrissons le plus tôt possible :

  • La vaccination contre le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae de type B est recommandée dès l’âge de 2 mois selon un schéma à 3 injections : 2, 4 et 11 mois, à administrer en même temps que les 3 premières injections de DTP (diphtérie, tétanos, polio).

  • Le vaccin contre le méningocoque C ne nécessite qu’une seule injection à l’âge de 12 mois, avec un rattrapage jusqu'à l'âge de 24 ans inclus.

  • Enfin, il existe un vaccin contre le méningocoque B (Bexsero) disponible pour les nourrissons, mais non remboursé sauf en cas d’épidémie.

Sources

Communiqué laboratoire Baxter, Association Audrey.

Partager :