Médecine de demain : l’homme réparé organe par organe

Publié par Dr Philippe Presles
le 11/08/2014
Maj le
3 minutes
docteur avec stéthoscope et écran virtuel
Istock
La médecine continue à progresser et à nous émerveiller et il devient possible d’envisager celle que les enfants nés au XXIème siècle connaîtront plus tard.Diagnostics prédictifs, robots, micro-interventions, pièces détachées, assistances diverses sont au programme.

Remplacer un organe par la greffe d’un donneur, empêcher son rejet, font partie des grandes découvertes du XXème siècle médical, au même titre que les antibiotiques, les antiviraux, les traitements hormonaux, les pontages cardiaques, les reins artificiels, la chirurgie néonatale (dans le ventre de la mère), etc. Que de progrès réalisés depuis la Deuxième Guerre mondiale !

Et le XXIème siècle sera également porteur d’immenses progrès dont nous pouvons commencer à voir quelques tendances lourdes, notamment depuis la découverte complète du génome humain en 2003, puis du potentiel réparateur des cellules souches. Ces progrès, ainsi que l’essor des techniques robotisées et la réalisation de prothèses en tissus biologiques nous laissent entrevoir une médecine prédictive et réparatrice au très fort potentiel. Essayons d’en établir la liste, organe par organe.

Cerveau : de nouvelles cellules

  • Des cellules souches implantées au niveau de l’hippocampe qui permettront de retrouver la mémoire. Implantées ailleurs, elles pourront reconstituer le tissu neuronal lésé, lors d’un accident vasculaire cérébral par exemple. Des molécules qui augmenteront la production de cellules souches dans le cerveau.
  • Des traitements immunologiques de la maladie d’Alzheimer, qui détruiront les protéines bêta-amyloïdes et les particules Tau, responsables de la maladie.
  • Des électrodes cérébrales pour soigner la maladie de parkinson et les troubles obsessionnels compulsifs.

Yeux : l’œil bionique

  • Des puces qui, implantées sur la rétine, permettent de recréer l’influx nerveux à partir de la lumière, ou œil bionique.
  • Une chirurgie réfractive complètement robotisée, permettant de corriger tous les défauts visuels.

Audition : des prothèses très personnalisées

  • Des puces pour recréer l’influx nerveux à partir des sons.
  • Des prothèses auditives de plus en plus performantes.

Face, dents : Sculpter les pièces à implanter

  • Des prothèses osseuses ou dentaires réalisées en impression 3D.

Thorax : Remodeler le cœur

  • Des cœurs artificiels permettant de vivre plusieurs années en attendant une greffe ou, plus bien plus tard, la réalisation d’un cœur implanté autonome.
  • Des greffes géniques pour rétablir le rythme cardiaque de certains cœurs trop lents.
  • Des greffes de cellules musculaires pour reconstituer le myocarde détruit par un infarctus.
  • La destruction de micro-cancers du poumon par des ondes, ou techniques de radiofréquence.
  • Le remplacement d’œsophages « brûlés » par des endoprothèses.

Abdomen : La chirurgie invisible

  • La chirurgie par les voies naturelles, vagin, rectum, permettant de n’avoir aucune cicatrice visible.
  • La destruction de micro-cancers du foie et des reins par radiofréquence.
  • La chirurgie robotisée, notamment des reins, de la prostate, etc.

Appareil locomoteur : robots et exosquelettes

  • Des greffes articulaires de plus en plus précises et bien tolérées.
  • Des exosquelettes pour marcher de nouveau après la perte d’une fonction.

Tous ces progrès sont déjà en marche et nous ne sommes qu’en 2014… Nous pouvons donc prévoir que les progrès de la médecine seront encore plus considérables, à tel point que nous ne pouvons pas vraiment l’imaginer aujourd’hui.

De l’importance de la prévention

En revanche, nous avons déjà deux certitudes :

  • La première c’est qu’il sera toujours essentiel de poser les diagnostics tôt, bien avant que les maladies ne se manifestent par des symptômes cliniques. Ce sera d’autant plus vrai pour les cancers que les traitements vont être de plus en plus efficaces et simples, comme la radiofréquence qui permet d’ores et déjà de détruire des petites tumeurs du foie, du rein ou du poumon sans avoir à opérer.
  • La deuxième est que ces progrès ne nous changeront pas fondamentalement et que la prévention active par l’activité physique, la diététique, et le non-usage de toxiques comme le tabac, restera d’actualité.

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