L'implantation cochléaire, une technique efficace qui veut se faire entendre !

Publié par Dr Philippe Presles
le 28/05/2001
Maj le
2 minutes
Autre
A l'occasion de la Journée Nationale de l'Audition qui s'est déroulée le 16 mai 2001, l'Association Ile-de-France des implantés cochléaires a rappelé les carences et les difficultés de la France face à cette technologie. La prise en charge des surdités sévères par implants cochléaires n'avance qu'à tous petits pas. Avec 180 à 200 interventions par an, les Français se situent au 10ème rang européen. Comparativement, le Royaume-Uni ou l'Allemagne réalise entre 400 et 500 implantations annuelles.

Pourquoi un tel retard ?

  • La méconnaissance de la technique par les malentendants concernés et leur entourage.
  • L'aspect pécuniaire. En l'absence d'accréditation pour l'implant cochléaire en France, le coût de l'intervention et de ses suites se situe autour de 210.000-230.000 francs. La plus grande partie de cette somme est représentée par l'implant lui-même, le reste couvre les frais de prise en charge, d'imagerie, de tests divers, de rééducation, ainsi que des 4 jours d'hospitalisation.
  • Les craintes des complications, que cela « ne marche pas », ou encore le droit à la différence revendiqué par le monde des sourds.

Plus de 20 centres français pratiquent cette intervention

Le nombre de médecins compétents n'est pas une limite puisque plus de 20 centres réalisent cette intervention, grâce à une équipe médicale multidisciplinaire comprenant, bien sûr un médecin et un chirurgien, mais également un phoniatre, un audioprothésiste, un orthophoniste et un psychologue.

Une efficacité maximale chez les enfants avant l'âge de 7-8 ans

L'efficacité de l'implant cochléaire est surtout bien établi chez les enfants avant l'âge de 7-8 ans car les connexions entre neurones sont encore optimales. Il est donc nécessaire de dépister la malentendance le plus précocement possible afin de pouvoir réaliser l'implantation avant le 7ème ou 8ème anniversaire. Le nombre d'enfants bénéficiant de cette technique est en augmentation.

Plus délicat chez l'adulte

Chez les adultes, l'implant cochléaire s'adresse principalement aux surdités progressives, d'origine génétique (idiopathiques), traumatique (accidents de la voie publique) ou infectieuse. La qualité du résultat dépend ensuite de divers facteurs : la motivation du patient, les capacités cognitives (plus facile pour les polyglottes), la quantité de neurones auditifs indemnes, le système de traitement du signal de la parole (microprocesseur de l'implant), etc.

Une meilleure diffusion de cette technique devrait lui permettre de progresser tant en nombre qu'en qualité, avec notamment des améliorations concernant l'analyse de la parole et la miniaturisation des appareils.

Sources

AIFIC (Association Ile-de-France des Implantés Cochléaires), 11 rue du Poirier-de-Paris, 77280 Othis, Pr Bruno Frachet, Hôpital Avicenne, Bobigny, mai 2001.

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