Les signes et symptômes d'une mauvaise santé mentale au travail

En 2025, un salarié français sur quatre déclare être en mauvaise santé mentale. Ce constat, issu d'Ipsos, est alarmant. Stress, isolement, perte de motivation… les symptômes sont nombreux. Pourtant, ils sont encore trop souvent ignorés. Alors, comment savoir si un collègue (ou soi-même) est concerné ? Voici les signes à surveiller.
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Pourquoi la santé mentale au travail est importante

Les troubles liés à la santé mentale au travail, tels que le stress, l'anxiété et le burnout entraînent :

  • Une baisse de la concentration
  • Une diminution de la motivation
  • Une augmentation de l'absentéisme.

Cette situation impacte directement la performance des entreprises : les salariés en bonne santé mentale sont plus engagés, plus productifs et moins absents. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépression et l’anxiété font perdre 12 milliards de jours de travail chaque année. Cela représente une perte de productivité de 1 000 milliards de dollars par an.

Les entreprises ont donc tout intérêt à investir dans la santé mentale de leurs employés. C'est non seulement bénéfique pour leur rentabilité, mais aussi parce que la loi les y oblige. Le Code du travail (article L4121-1) impose à tout employeur de garantir la santé physique et mentale de ses salariés. Cela passe par une évaluation régulière des risques psychosociaux et des mesures de prévention adaptées.

À défaut, l’entreprise engage sa responsabilité civile et pénale.

Symptômes précoces à surveiller

La détection précoce des signes de détresse psychologique maintient un environnement de travail sain. Voici les principaux symptômes à surveiller :

Troubles cognitifs

  • Difficultés de concentration et oublis fréquents : Ces troubles indiquent un épuisement cognitif lié au stress ou à l'anxiété.
  • Décisions ralenties : une prise de décision plus lente est souvent un signe de surcharge mentale.

Changements d'humeur et comportementaux

  • Irritabilité ou colère accrue : des réactions émotionnelles exacerbées signalent une détresse psychologique.
  • Retrait social : un isolement inhabituel ou une perte d'intérêt pour les interactions sociales sont préoccupants.

Symptômes physiques

  • Fatigue persistante : une sensation constante d'épuisement, non soulagée par le repos. C'est un indicateur du burn-out.
  • Troubles du sommeil : difficultés à s'endormir, réveils fréquents ou sommeil non réparateur reflètent un stress élevé.
  • Douleurs physiques : maux de tête, douleurs musculaires ou troubles digestifs... ce sont des manifestations somatiques du stress.

Changements dans les habitudes de travail

  • Baisse de performance : une diminution de la qualité ou de la quantité du travail produit.
  • Absentéisme accru : des absences fréquentes ou prolongées.
  • Présentéisme : le fait de venir travailler malgré une santé mentale dégradée, souvent par peur de stigmatisation, aggrave la situation.

Signes émotionnels

  • Anxiété ou inquiétudes excessives : une nervosité constante ou des préoccupations disproportionnées
  • Sentiment de désespoir ou d'impuissance : ces émotions précèdent des troubles plus graves comme la dépression.

La reconnaissance de ces symptômes précoces est nécessaire pour intervenir rapidement. L'objectif est de prévenir l'aggravation des troubles de santé mentale au travail. C’est là que réside l'importance du manager. C’est souvent lui qui repère les signaux faibles et donne l’alerte.

Conséquences d'une mauvaise santé mentale au travail

Une santé mentale dégradée a des répercussions significatives sur les individus et les entreprises.

  • Productivité en baisse : les salariés en mauvaise santé mentale sont 2,4 fois plus susceptibles de rencontrer des difficultés de concentration d'après l'ITG. Cela entraîne une baisse d'efficacité, une augmentation des erreurs et un allongement du temps nécessaire pour accomplir les tâches quotidiennes.
  • Énergie et engagement réduits : les travailleurs souffrant de troubles psychologiques voient leur énergie au travail chuter de 55 %. Ils sont aussi 39 % moins engagés par rapport à ceux en bonne santé mentale.
  • Absentéisme accru : les troubles liés à la santé mentale représentent 22 % des arrêts de travail de longue durée en France selon le Parisien.
  • Présentéisme coûteux : le présentéisme, où les employés sont physiquement présents, mais mentalement absents, entraîne une baisse de productivité. Cela coûte cher aux entreprises.
  • Turnover et désengagement : une mauvaise santé mentale peut conduire à une augmentation du turnover. Les salariés quittent leur poste pour préserver leur bien-être mental.

La santé mentale au travail n’est pas un sujet secondaire. En 2025, un quart des salariés français se dit en souffrance. Les signes sont bien souvent visibles, mais trop rarement pris au sérieux. Au vu de ces informations, il faut agir pour protéger les travailleurs et garantir la performance durable de l’entreprise. Cela passe par la formation des équipes, un suivi régulier et une réelle écoute au quotidien.