Les femmes souffrant de cette maladie chronique auraient plus de risques de développer un cancer du sein

La migraine est une maladie chronique qui affecterait environ 15 % de la population mondiale. Elle se caractérise par des maux de tête (céphalées), qui sont pulsatiles et unilatéraux. Il s’agit d’une pathologie particulièrement handicapante pour les personnes concernées, dont le quotidien est affecté.
Les maux de tête entraînés par la migraine sont si intenses qu’ils peuvent s’accompagner de nausées, de vomissements et d’une extrême sensibilité à la lumière et au son. Environ 25 % des personnes souffrant de migraine connaîtront un stade d’aura (troubles visuels, sensitifs…) provoquant des perturbations affectant leur capacité à voir, à toucher et à parler.
Migraine et cancer du sein : y a-t-il un lien ?
De précédentes recherches avaient révélé que les personnes, notamment les femmes, souffrant de migraine, pouvaient être davantage à risque de développer un cancer du sein. Récemment, des chercheurs se sont à nouveau penchés sur la question, en menant des travaux dont le détail a été publié dans la revue BMC Cancer.
Mais alors, pourquoi y aurait-il un lien entre migraine et cancer du sein ? Les deux pathologies sont associées à des modifications des taux d’œstrogènes (hormones féminines). Des niveaux élevés d’œstrogènes peuvent augmenter le risque de cancer du sein. De plus, la gravité et la fréquence des crises de migraine chez les femmes peuvent être affectées par la modification des niveaux d'œstrogènes au cours de leur cycle menstruel, de la ménopause ou de la grossesse.
Pour leur étude, les chercheurs ont rassemblé les données de personnes souffrant de migraine et de personnes atteintes d’un cancer du sein. Les données génétiques sur la migraine provenaient de 5 études combinées portant sur plus de 102 000 personnes souffrant de migraine et plus de 771 000 témoins. Les données génétiques du cancer du sein provenaient du Breast Cancer Association Consortium (BCAC) et comprenaient environ 250 000 cas différents.
Une étude qui nécessite un approfondissement
Les chercheurs ont constaté que les femmes souffrant de de migraine présentaient un risque accru de développer un cancer du sein global et un cancer du sein positif aux récepteurs des œstrogènes (ER). Ils ont également découvert que les femmes souffrant de migraines sans aura présentaient un risque élevé de cancer du sein ER négatif et étaient associées de manière suggestive à un risque accru de cancer du sein global.
Mais pour le Dr Parvin Peddi, oncologue médical et directeur de l'oncologie médicale du sein au Margie Petersen Breast Center du Providence Saint John's Health, il ne s'agit que d'une étude associative rétrospective dont la conclusion est très spéculative. « Avec un problème aussi courant et non spécifique que la migraine, il est très difficile d’établir une corrélation avec le cancer du sein. Aucun lien ne serait attendu entre les deux. La recherche doit être reproduite dans d’autres pays et d’autres populations avant de pouvoir tirer davantage de conclusions », a-t-il confié à Medical News Today.
Dre Louise Morrell, directrice médicale du Lynn Cancer Institute, également interviewée par Medical News Today a indiqué la pertinence de cette étude dans la compréhension des différents facteurs de risque associés au cancer du sein : « Pour moi, l'étude est intrigante et ouvrira la porte à de futures études et éventuellement à la compréhension des différents contributeurs à la cause du cancer du sein. Il existe plusieurs hypothèses possibles à ce sujet, mais ce serait la raison pour laquelle de futures recherches seraient menées. »
Cancer du sein : quels sont les facteurs de risque ?
Comme pour beaucoup d’autres pathologies, nous sommes en mesure d’indiquer les principaux facteurs de développement d’un cancer du sein. Il s’agit d’une maladie multifactorielle.
On distingue, 3 principaux facteurs de risque associés au cancer du sein :
- Les facteurs de risque lié à l’âge. Près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans.
- Les facteurs de risque liés à nos modes de vietels que la consommation d’alcool et de tabac, un surpoids ou encore pas ou peu d’activité physique (sédentarité) peuvent favoriser l’apparition d’un cancer du sein.
- Les facteurs de risque liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux.