Le piège du café en trop ou de l’amoureux illusionné

Publié par Dr Philippe Presles
le 31/12/2012
Maj le
4 minutes
getty
Il est vraiment bon ce café du matin, ou celui de la pause, ou encore celui qui nous donne un petit coup de fouet quand la somnolence nous guette.Mais de café en café, nous risquons de nous retrouver dans un état de surexcitation qui peut nous être funeste.Pourquoi ? Parce que nous devenons nerveux, irritable et qu’un rien peut nous faire exploser. Bonjour l’ambiance au travail en fin de journée, ou lors du retour en famille…Sans compter sur le risque de commencer une maladie psychique, ou de tomber indûment amoureux… C’est ce que nous apprend, entre autre, la lecture du livre de Jacques Van Rillaer, La nouvelle gestion de soi.

« Combien de cafés par jour ? »

De retour dans sa famille depuis deux semaines, Juliette passe sa journée à se disputer avec sa mère. La situation dégénère tellement, qu’elle va consulter le Pr Jacques Van Rillaer qui lui demande combien elle boit de cafés par jour. « Combien ? Mais la cafetière est toujours pleine et nous en buvons toute la journée ! » C’était une très bonne question car, lorsqu’on essaye de comprendre pourquoi nous sommes énervés, irritables, il faut toujours commencer par rechercher quel est le niveau d’activation de notre organisme.

Une nouvelle gestion de soi

Si nous sommes tendus, en alerte, de par une situation stressante, le niveau d’activation de notre organisme est très élevé – ce qui nous permet de réagir instantanément - mais ce qui provoque aussi des comportements agressifs ou violents. Nous pouvons arriver au même résultat en buvant trop de cafés ou en prenant trop de produits excitants. C’est ce qui est arrivé à Juliette, qui passa des journées plus tranquilles avec sa mère après avoir rangé la cafetière.

Dans son dernier livre, La nouvelle gestion de soi, Jacques Van Rillaer, Professeur de psychologie en Belgique, nous explique comment nous pouvons nous faire piéger par un café en trop. Il nous montre aussi comment nous pouvons arriver au même résultat d’activation involontaire de notre organisme à force d’activité physique ou encore de stimuli sonores dans un contexte bruyant.

Notre système orthosympathique est alors suractivé et nous produisons trop d’adrénaline, hormone du stress.

Les pièges de l’activation

Le piège de l’irritation ou de la colère, que nous avons vu avec Juliette, résulte d’un mécanisme de transfert d’activation : quand notre niveau d’activation est déjà élevé, une petite irritation se surajoute et augmente le niveau d’activation jusqu’à l’explosion. C’est la goutte qui fait déborder le vase…

Mais d’autres pièges nous guettent quand nous sommes dans cet état. Le deuxième, nous explique Jacques Van Rillaer, résulte de notre tendance à attribuer ce qui nous arrive à une seule cause. Prenons encore un exemple tiré de son livre La nouvelle gestion de soi. Paul qui tombe amoureux dans une discothèque saura-t-il comprendre « que l’excitation due à la musique, à la danse, à la chaleur et à des boissons excitantes, a joué un rôle, peut-être essentiel, dans son coup de foudre ? »

Le troisième piège est malheureusement tout aussi courant. Il s’agit cette fois-ci de notre tendance à étiqueter une activation de notre organisme de manière erronée. Par exemple, dans tout état d’activation, le rythme cardiaque est accéléré, de même que la respiration… De là à penser qu’il s’agit d’un problème cardiaque et nous voilà au bord du malaise, puis si cela dure ou se renouvelle, de la phobie de situation. C’est ainsi que nombre d’entre nous débutent leur première crise d’angoisse ou de panique. Jacques Van Rillaer rapporte ainsi le témoignage de Marie Cardinal racontant sa première crise d’angoisse lors d’un concert d’Armstrong dont l’ambiance était particulièrement chaude : « Mon cœur s’est mis à battre très vite et très fort. Tant et tant qu’il est devenu plus important que la musique (…) Et, prise de panique à l’idée de mourir là, dans ce spasme, dans ces trépignements, dans ces hurlements de la foule, je me suis sauvée. »

Ne pas se faire piéger : une belle résolution

La principale leçon à retenir de ces exemples, c’est qu’en comprenant ce que nous vivons, ce que nous ressentons, nous pouvons mieux prévoir nos réactions et ne pas nous faire piéger par trop de stimulants comme le café, ou par trop d’interprétations erronées de ce qui nous arrive. Cette nouvelle gestion de soi, telle qu’elle est promue dans le livre de Jacques Rillaer, est ainsi une promesse pleine de potentiel pour une résolution de début d’année…

Et si vous souffrez d’angoisses ou de crises de panique, la lecture du livre de Jacques Van Rillaer vous expliquera pourquoi vous mettrez toutes les chances de votre côté en suivant une thérapie comportementale et cognitive ou TCC.

À savoir : les thérapeutes formés aux TCC sont accessibles via l’annuaire de l’association française de thérapie comportementale et cognitive : http://aftcc.org/membres_carte.php?PHPSESSID=4d65f4c07a45b785267b05151f852dfd

Source : « La nouvelle gestion de soi » de Jacques Van Rillaer, Editions Margada

Partager :