Le gouvernement veut tenter la gratuité des protections hygiéniques

A l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, le gouvernement s’est réuni afin de mettre en place une stratégie de lutte contre la "précarité menstruelle" et d'étudier un projet de gratuité des... protections hygiéniques.
© Istock

Avoir ses règles a un coût : au cours de sa vie, une femme dépenserait environ 23 500 euros liés à ses règles, selon une étude britannique révélée par le Huffington Post. Ces dépenses concernent les protections hygiéniques, mais aussi les anti-douleurs, les grignotages et l’achat de sous-vêtements neufs.

Le 28 mai 2019, au cours de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité, Marlène Schiappa, a donc réuni plusieurs ministres, parlementaires, associations et industriels pour mettre en place une stratégie de lutte contre la "précarité menstruelle" et pour étudier un projet d’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques, révèle Le Monde.

Une distribution gratuite de protections hygiéniques dans des "lieux collectifs" ?

La sénatrice Patricia Schillinger avait déjà présenté un amendement pour la distribution gratuite de protections hygiéniques pour les femmes en situation précaire dans des lieux publics tels que les écoles, hôpitaux ou encore les prisons, dans le cadre du projet de loi de finances 2019 en décembre.

Cette dernière s’est vu confier l’étude concernant "les objectifs et modalités" de la mise en place d’un tel dispositif dans "plusieurs lieux collectifs".

Le Monde rappelle qu’en 2015, les députés avaient adopté une mesure visant à abaisser la TVA sur les produits de protection hygiénique féminine (de 20% à 5,5%), en plein débat autour de la "précarité menstruelle".

Des substances toxiques dans les protections hygiéniques ?

Mais le coût des règles n'est pas seul à faire débat .On s'en souvient la mannequin américaine Lauren Wasser avait dû être amputée de ses deux jambes à la suite du syndrome du choc toxique après avoir inséré un tampon super plus lors de ses règles, en 2012.

La toxicité des protections hygiéniques est donc aussi au coeur des discussions politiques. La stratégie mise en place lors de la réunion du gouvernement le 28 mai viserait aussi à améliorer l’information à destination des consommatrices sur la composition des protections.

En juillet 2018, un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait conclu à la présence de substances chimiques "en très faible concentration" dans les protections intimes féminines – notamment des traces de pesticides dans les serviettes hygiéniques, mais ne présentant pas de risque pour les utilisatrices.

L’Anses a émis des recommandations pour les fabricants. Objectif :  "améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques."

"Lever le tabou des règles"

Enfin dernier sujet, aux côtés des secrétaires d’Etat Brune Poirson (transition écologique), Christelle Dubos (santé), Agnès Pannier-Runacher (économie et finances) étaient également présents des responsables d ’associations, entrepreneuses et industriels pour discuter d’une stratégie commune visant à "lever le tabou des règles" dans la société.

Marlène Schiappa a tweeté lors de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle : "Le sujet des règles est encore trop tabou aujourd’hui. Avec les ministres, parlementaires, entrepreneuses et industriels, nous souhaitons lever ce tabou et mettre en commun nos initiatives et nos actions pour améliorer la vie des femmes !"

En Ecosse déjà, des tampons et des serviettes hygiéniques sont mis gratuitement à disposition des étudiantes depuis l’année dernière. Lors d’un communiqué publié après la réunion, la sénatrice LRM Patricia Shillinger s’est exprimée : "Il faut explorer toutes les pistes et s’inspirer des initiatives qui se sont déployées en France comme à l’étranger.

La sensibilisation au sujet des menstruations doit se banaliser auprès du grand public et notamment auprès de la jeunesse pour mettre fin à un tabou qui n’a pas lieu d’être."

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Source : En France, la difficile reconnaissance de la précarité menstruelle, Le Monde, 28 mai 2019