Le fabuleux potentiel des cellules souches et des biothérapies

Biothérapie et polyarthrite rhumatoïde
On appelle biothérapies des traitements utilisant des molécules qui agissent de manière ciblée sur certains éléments du système immunitaire.
Dans le domaine de la polyarthrite rhumatoïde par exemple, les biothérapies ont donné des résultats spectaculaires.
En cas de polyarthrite rhumatoïde, on observe une élévation importante du TNF alpha au niveau des articulations atteintes par la maladie. Or les anti-TNF alpha bloquent précisément le TNF alpha en excès, ce qui permet à l'organisme de reprendre le contrôle des phénomènes inflammatoires et de stopper les dommages articulaires. Ce traitement est actuellement réservé aux personnes résistantes aux traitements classiques.
Les anti-TNF alpha (Rémicade®, Humira®, nbrel®…) sont tellement performants qu'ils permettent aux polyarthritiques de reprendre une vie privée, familiale et professionnelle presque normale.
Biothérapie et cancer du sein métastasé
Autre exemple avec le cancer du sein : l'efficacité du lapatinib
Cet inhibiteur de la tyrosine kinase qui empêche les cellules de croître et de se diviser. Le lapatinib (Tyverb®) est destiné à un sous-groupe bien précis de cancer du sein (surexpression du gène HER2), en cas de métastases et lorsque les traitements plus "classiques" ont échoué.
Les effets de ce traitement de la dernière chance en quelque sorte, présentés lors d’un congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco), ont été observés au niveau des métastases ayant migré jusqu'au cerveau. Leur stabilisation a été obtenue chez plus de 42% des femmes traitées et leur volume a diminué, parfois jusqu'à 50%.
Biothérapies : vers une combinaison des molécules entre elles
À noter cependant qu’il existe des effets secondaires liés à ces traitements (qui sont pris en charge en parallèle avec des thérapies spécifiques) et qu’il existe un risque que la tumeur récidive. C’est ainsi que l’avenir actuel des biothérapies est dans une combinaison des molécules entre elles. Aujourd’hui, dans le domaine du cancer du sein HER2, le lapatinib est souvent associé au capécitabine ou au létrozole.
Le trastuzumab (Herceptin®)
Le trastuzumab (Herceptin®) fait aussi partie de l’arsenal des molécules de biothérapie. Celui-ci se fixe sur les protéines HER2 situées à la surface des cellules du sein. On peut ainsi interrompre la croissance du cancer chez les femmes atteintes d’un cancer du sein HER2 positif.
Guérison complète de l'incontinence de stress à l'aide de cellules souches
Le principe est d'utiliser des cellules indifférenciées, dites cellules souches, lesquelles ont conservé la capacité de se multiplier et de produire des cellules matures spécifiques en fonction de leur environnement. Un superbe exemple du potentiel de la technique des cellules souches a été décrit dans le domaine de l'incontinence urinaire de stress dès 2007.
Globalement, cette maladie est due à un dysfonctionnement du sphincter urétral. Les chercheurs ont réalisé des biopsies musculaires, à partir desquelles des cellules souches (des myoblastes obtenus à partir du muscle et des fibroblastes obtenus à partir du tissu de soutien) ont été isolées et mises en culture. Injectées au niveau du sphincter, elles aident le muscle du sphincter à se régénérer et la muqueuse à se reconstruire. Après douze mois, 38 femmes ainsi traitées sur 42 sont devenues complètement continentes !
Les thérapies cellulaires expérimentales se multiplient
Depuis, de tels traitements expérimentaux se sont multipliés. Trois sources de cellules souches sont essentiellement utilisées : moelle osseuse, muscle strié et tissu adipeux. Le principe général est toujours le même, il consiste à extraire ces cellules souches du tissu d’origine et de réaliser une greffe autologue au niveau du sphincter urinaire. Sur place, les cellules greffées se différencient en cellules musculaires et des connexions nerveuses se reconstituent. Les taux de continence obtenus varient selon les études de 12 à 79 %, et de 13 à 66 % pour l’amélioration de la qualité de vie. Les résultats sont très encourageants, avec peu d’effets secondaires.
#E# En conclusion, les recherches se poursuivent activement et l'on essaie d'appliquer ces techniques hautement performantes à de nombreuses autres pathologies, allant des cancers à toutes les maladies inflammatoires.
En pratique, les progrès thérapeutiques avancent très vite et de plus en plus de malades peuvent en bénéficier.#E#