L'arthrose du genou ou de la hanche : seniors, halte aux idées reçues !

Publié par Dr Stéphanie Lehmann
le 3/04/2002
Maj le
5 minutes
Autre
Trop souvent on traduit le mot « arthrose » par un « c'est-normal-à-mon-âge » désabusé. Si le vieillissement est une réalité incontournable, l'arthrose n'est pas une fatalité mais une maladie, certes liée à l'âge, mais dont les complications se préviennent et se soignent, pour peu que l'on s'en soucie…Pour commencer, il faudra sûrement balayer quelques vieilles convictions…

" L'arthrose, c'est pas grave "

L'arthrose correspond à l'ensemble des affections douloureuses et invalidantes liées à la destruction du cartilage articulaire. De fréquence considérable, elle représente, avec les démences, la principale cause de perte d'autonomie des seniors, bien avant les conséquences des maladies cardiovasculaires ou du diabète. S'il est vrai qu'elle n'est pas fatale, elle reste souvent incurable, entraînant de lourds retentissements médicaux et sociaux.

Les os et les articulations se transforment avec l'âge, c'est un fait. Mais ces transformations n'empêcheront jamais de marcher. L'arthrose, par contre, est une maladie ostéo-articulaire aux conséquences parfois catastrophiques pour la mobilité et la qualité de vie. Il faut donc la distinguer du processus normal de vieillissement. Cette idée ne semble pas si facile à intégrer, vu le retard important de prise de conscience, comparativement aux autres maladies chroniques comme le diabète ou l'asthme…

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" Il vaut mieux que j'arrête l'activité physique"

Alors que la raideur ou les douleurs font peu à peu renoncer aux efforts physiques, rendant parfois même la marche difficile, certains peuvent supposer que seul le repos absolu pourra les soulager. Cependant, s'il est juste d'économiser une articulation, il ne faut pas cesser de l'utiliser convenablement. La rééducation fonctionnelle dans le cadre de la coxarthrose (arthrose de hanche) ou de la gonarthrose (arthrose du genou) a fait la preuve de son efficacité. N'oublions pas qu'une articulation se compose d'os, mais aussi de ligaments et de muscles. La réalisation régulière d'exercices physiques, dirigés par un kinésithérapeute, permet le plus souvent de lutter contre les manifestations douloureuses, d'entretenir la mobilité articulaire, d'entretenir les muscles et d'éviter l'apparition d'attitudes vicieuses.

" Il n'y a que les médicaments qui me soulagent "

Le traitement médicamenteux de l'arthrose a beaucoup progressé ces dernières années, c'est évident. Mais il n'est plus l'unique réponse. La chirurgie de remplacement articulaire (prothèse) reste pour la hanche et le genou une solution extrême, mais de plus en plus maîtrisée et dont les indications ne cessent de s'affiner. On y recourt aussi de plus en tôt alors qu'avant cette solution était retardée le plus possible. La rééducation fonctionnelle présente elle aussi un intérêt notoire.

Les médicaments contre les symptômes : une nécessité

La douleur, la gène lors des mouvements sont relativement maîtrisées par des médicaments antalgiques et les anti-inflammatoires. La prescription, habituellement de courte durée, peut se faire au long cours lorsque la maladie est douloureuse et invalidante en permanence. Attention quand même aux effets indésirables, à l'automédication, aux associations dangereuses : l'âge rend plus fragile, les reins et l'estomac devenant particulièrement sensibles aux anti-inflammatoires.

Le traitement anti-arthrosique : protecteur de cartilage

Certains médicaments vont ralentir la dégradation de l'articulation, en protégeant le cartilage, de façon à stabiliser la fonction articulaire. Le but est de retarder ou d'éviter une intervention chirurgicale. Les résultats sont assez encourageants.

Rien ne suffit si les habitudes de vie ne changent pas

Aujourd'hui, comme le prouvent les études cliniques, on ne peut plus se contenter des médicaments : la façon dont on se conduit en tant que malade a autant d'importance. Sans un comportement adapté à la situation, leur efficacité risque d'être médiocre. À contrario, des efforts réguliers potentialisent l'effet positif des médicaments, augmentent les bénéfices. La rééducation fonctionnelle, une hygiène de vie saine (avec activité physique ajustée et la perte de quelques kilos si nécessaire), sont autant d'éléments indispensables à une bonne prise en charge du problème.

Quelques conseils pratiques

C'est tous les jours que vous pouvez lutter contre l'installation du handicap. La prise régulière des médicaments est une chose, mais elle ne suffira pas à régler l'ensemble des problèmes. Les traitements dits non-médicamenteux sont indissociables pour obtenir de bons résultats, mais demandent un effort personnel à ne pas sous estimer.

  • Il faut s'informer sur l'état de sa maladie. Au centre d'un réseau de thérapeutes (rhumatologue, chirurgien orthopédiste, kinésithérapeute et médecin généraliste, qui coordonne souvent l'ensemble), vous pourrez discuter de vos problèmes et de vos objectifs, pour élaborer un programme sur mesure.
  • Pratiquer régulièrement des exercices physiques en dehors des poussées. On peut les apprendre chez son kiné et les faire à la maison. Le but est de garder un maximum d'amplitude articulaire et de renforcer certains muscles (par exemple, tonifier le quadriceps situé à l'avant de la cuisse est important dans la gonarthrose).
  • Lutter contre les kilos superflus : ça aide toujours. Deux kilos en moins sur un genou, c'est déjà un grand soulagement….
  • Utiliser des béquilles ou des cannes pour économiser un peu l'articulation malade, mais du bon côté ! C'est-à-dire du côté malade pour la hanche, et du côté opposé pour le genou.
  • Surveiller vos chaussures : souvent négligé, le chaussage a une grande importance. Il doit être bien adapté et parfois même complété par des semelles.
  • Dans certains cas de gonarthrose, on peut conseiller un strapping rotulien (bandage de soutien).
  • Au fur et à mesure de l'évolution, consulter régulièrement son médecin, son chirurgien ou son kiné, pour avoir plus de conseils personnalisés.
  • Pour les femmes, il semble indispensable de se faire suivre par son médecin dès la ménopause. En effet, l'ostéoporose favorise les problèmes d'arthrose.

A final, dans l'arthrose, l'effort personnel à fournir ne doit pas être sous estimer.

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