Kilos de la ménopause : les stratégies efficaces pour perdre du poids, selon une étude

Publié par Emilie Cailleau
le 23/10/2023
Maj le
4 minutes
menopausal mature woman concerned with weight gain standing on scales in bedroom at home
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La traversée de la ménopause est une période qui s’accompagne souvent d’une prise de poids. Une fois installés, il reste heureusement possible de déloger ces kilos en trop. C’est la conclusion rassurante d’une étude présentée au Congrès 2023 de la Menopause Society.

La ménopause est une période délicate dans la vie d’une femme, alors chahutée par de nombreux changements physiques et psychologiques. Des bouleversements qui font suite aux fluctuations hormonales, avec l’arrêt de la production ovarienne et la disparition définitive des règles.

L’entrée dans la ménopause est variable d’une femme à l’autre : elle peut survenir autour de la quarantaine et jusqu’à 55 ans en moyenne.

L’avalanche de transformations qui accompagne cette transition sont vécus parfois brutalement : les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, la baisse de libido, tout comme l’accélération du vieillissement, avec pour corollaire, l’apparition des rides et parfois des douleurs articulaires, sont quelques-uns des symptômes de la ménopause qui grignotent le moral des femmes, selon une récente enquête Ifop/flashs pour Humasana paru le 18 octobre 2023.

Ménopause : la prise de poids, une tendance fréquemment observée

L’observation impuissante de son corps qui change constitue une autre métamorphose ô combien perturbante. Selon le même sondage, 75 % des Françaises ont constaté une prise de poids à cette période, et chez 39% d’entre elles, ces kilos supplémentaires ont des répercussions sur le plan psychologique.

Loin d’être marginale, cette prise du poids constatée à la ménopause, ou à l’aube de cette phase, est un symptôme répandu : on estime qu’entre 42 ans et 50 ans, la prise de poids moyenne est de 0,8 kg par an et même 1,5 kg pour 20 % des femmes, selon l’assurance maladie.

Plus de masse grasse à la ménopause

Les principales coupables ? Les hormones oestrogènes, en chute libre avec le vieillissement. Celles-ci augmentent l’adiposité centrale (masse grasse), au détriment de la masse maigre. On assiste également à une diminution de la masse musculaire.

Autrement dit, les tissus graisseux et la masse maigre se répartissent différemment. Ainsi, la graisse a tendance à fondre au niveau du haut du corps (cou, arrière du bras, aisselle, partie latérale du thorax).

Prise de poids : certaines habitudes peuvent l’aggraver

En revanche, les tissus graisseux se concentrent davantage autour du ventre et de l’abdomen (mais moins sur les cuisses et les fesses).  Cette mue physique véhicule souvent une difficulté d’acceptation de certaines parties de son corps : 75% des femmes se disent complexées par leur ventre, selon l’étude ifop.

Force est de constater que cette tendance peut être plus ou moins exacerbée par l’hygiène de vie comme la sédentarité, le manque d’activité physique et de mauvaises habitudes alimentaires (alors que les besoins alimentaires quotidiens se modifient et le besoin énergétique est réduit).  

En plus de nuire à la confiance et l’estime de soi, la prise de poids à la ménopause est associée au développement de maladies cardiaques, de cancers, et d’un risque accru de déclin cognitif, rappelle une équipe de chercheurs de la Mayo Clinic (Etats-Unis).

Kilos de la ménopause : l'importance du mode de vie pour les déloger

Ces effets négatifs liés au vieillissement et à la redistribution de la masse grasse pèsent aussi sur les articulations et peuvent également aggraver d’autres symptômes de la ménopause, selon les chercheurs.

Réunis lors de l'assemblée annuelle 2023 de la Menopause Society à Philadelphie, du 27 au 30 septembre 2023, ceux-ci ont rappelé le fardeau que représente cette prise de poids chez les femmes au milieu de la vie. Mais si ces kilos en trop ne constituent pas une fatalité. S’ils sont compliqués à déloger, il reste possible de s’en défaire, sous réserve d’une adaptation de son mode de vie.

Le Dr Nelly Hurtado, de la Mayo Clinic, a insisté, lors du Congrès de la Menopause Society, sur l’importance de mettre en place de bons changements alimentaires et de donner une large place à l’activité physique, en plus de bénéficier d’un accompagnement précoce autour de la gestion du poids. Ces stratégies réunies peuvent véritablement enrayer ce processus de prise de poids et aider à mincir.

Des changements clés pour éviter l’effet yoyo et le surpoids

"Les interventions globales sur le mode de vie restent l'épine dorsale de tout plan de traitement pour la prise de poids, la prévention ou la perte de poids, a-t-elle estimé. Elles devraient inclure une thérapie nutritionnelle médicale, de l'exercice physique et des interventions comportementales".


La spécialiste a mis en garde contre le risque d’effet yoyo, autre écueil classique auquel se confrontent de nombreuses femmes. Après avoir perdu du poids, certaines en reprennent en raison de "changements compensatoires de l'appétit" et d’une trop faible dépense énergétique. Selon le Dr Nelly Hurtado, le recours à l’exercice physique et un encadrement nutritionnel démontrent une fois plus leur efficacité pour contrer cet effet collatéral.  

Un risque de surconsommation de médicaments anti-obésité

Car la prise de poids excessive peut faire basculer dans le surpoids ou l’obésité. La chercheuse fait état d’une "augmentation de l'utilisation de médicaments anti-obésité et/ou d'interventions chirurgicales", pour résoudre cette problématique.

Pour le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society, ce constat mis en lumière par le Dr Hurtade, constitue "un problème commun soulevé par de nombreuses femmes au milieu de leur vie", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

 

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