Irritation de l'anus : 4 choses à éviter

Publié par Océane Redon
le 17/04/2018
Maj le
3 minutes
mid section of woman wearing oversized panty
Istock
Le sujet reste encore aujourd’hui relativement tabou. Pourtant, les irritations de la zone anales sont fréquentes, peu importe le sexe et l’âge. Vincent de Parades, gastro-entérologue, chef de service du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et secrétaire général de la Société Nationale française de Colo-Proctologie, donne quelques conseils pour éviter d’en développer et surtout pour les calmer. Avec un mot d’ordre : ne pas hésiter à consulter !

Irritation anale : qu’est-ce que c’est ?

Si la zone anale gratte et démange, c’est qu’elle est irritée. Plusieurs facteurs peuvent être en cause. "Il peut s’agir de pathologies proctologiques comme des hémorroïdes, des fistules ou des fissures anales entraînant des suintements qui irritent", explique Vincent de Parades, gastro-entérologue, chef de service du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph et secrétaire général de la Société Nationale française de Colo-Proctologie.

Il peut également s’agir de maladies dermatologiques : eczéma, psoriasis, mycoses... Les irritations peuvent aussi survenir suite à une infection sexuellement transmissible, comme le papillomavirus. "Sans oublier que des lésions précancéreuses peuvent se manifester aussi par une irritation."

Avoir des troubles du transit

Pour éviter fissure anale ou pathologie hémorroïdaire, mais également pour ne pas entretenir une irritation installée, il faut faire attention à son transit intestinal, notamment à la constipation et aux efforts de poussée répétés. "Je conseille de manger équilibré, avec des fibres et d’utiliser un traitement laxatif au besoin."

A l’inverse, les épisodes diarrhéiques peuvent également entraîner une irritation. "Aller plusieurs fois aux toilettes, frotter avec un papier rêche car ça soulage sur le moment, se gratter la nuit… ce cercle vicieux empêche toute cicatrisation."

Utiliser du papier toilette rêche

Dans l’idéal, il faudrait utiliser des toilettes avec un jet d’eau lavant, ou du moins, se nettoyer avec de l’eau et un savon basique. "C’est propre, pas traumatique et ça respecte la cicatrisation lorsqu’il y a un début d’irritation."

Il est aussi préférable de troquer son papier toilette contre des lingettes humides "pour essuyer sans frotter". A défaut, il ne faut pas hésiter à utiliser un papier molletonné qui sera moins agressif. Attention toutefois aux papiers parfumés qui peuvent déclencher des allergies et donc des irritations !

Pratiquer l’automédication

"Des patients utilisent une crème anesthésiante qu’ils ont chez eux, puis une crème hémorroïdaire donnée par le pharmacien." Ces crèmes, non adaptées en général, peuvent aggraver l’irritation première, car toute irritation anale n’est pas une pathologie hémorroïdaire !

À la moindre irritation, "il faut consulter un gastro-entérologue proctologue qui étudiera vos symptômes, fera un examen clinique et donnera un traitement adapté". Ou vous enverra chez un dermatologue s’il y a une maladie dermatologique.

Ne pas croire toutes les idées reçues

S’il est vrai qu’éviter strings et slips serrés au profit de culottes ou de caleçons évite les irritations, plusieurs autres idées reçues sur le sujet sont fausses. "La consommation d’alcool, de tabac, d’épices ou de chocolat n’a jamais déclenché d’irritation anale. À la limite, elle peut entraîner une pathologie hémorroïdaire, mais c’est vraiment du cas par cas."

De même, faire du vélo n’entraîne pas d’irritation particulière, "à moins d’en faire sur 500 kilomètres et de ne pas se doucher ensuite" ! Quant au port du préservatif, il n’empêche pas toute transmission du papillomavirus. "C’est un virus très contagieux qui peut être manu porté par le biais de caresses." Inutile de culpabiliser ou d’avoir honte. Mais filez chez un spécialiste !

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