IRM : pour une exploration en douceur de nos artères
Les maladies cardio-vasculaires font rage dans nos riches contrées. Il faut bien en convenir, nos artères ont une fâcheuse tendance à se boucher ou tout du moins à rétrécir, faute en est à tous ces petits plats que nous aimons tant et au manque d'exercice. Les artères coronaires font en général l'objet d'une attention particulière car ce sont elles qui alimentent le muscle cardiaque en sang oxygéné. Qu'elles viennent à se rétrécir ou pire à s'obstruer, et c'est l'infarctus. Alors il faut les surveiller de près !
Jusqu'à présent, pour les explorer, on utilisait la coronarographie afin de repérer une altération susceptible d'entraver la circulation sanguine, ce qui revient tout simplement à faire une radio de nos coronaires. Mais le principe de la technique a beau être simple, il n'en est pas moins lourd. En effet, nos artères, à l'inverse de nos os, sont transparentes aux rayons X. Pour les rendre visibles, il faut injecter un produit de contraste opaque aux rayons X. On procède pour cela à une incision au niveau de la cuisse ou de l'haine, on insère ensuite une sonde qui va suivre le chemin de nos artères jusqu'à l'endroit que l'on souhaite explorer. Là, le produit de contraste est libéré et est transporté par la circulation sanguine, rendant ainsi les artères qu'il emprunte visibles aux rayons X. Il ne reste plus qu'à prendre un cliché. Cette méthode d'investigation est réalisée en milieu hospitalier sous anesthésie.Mais les progrès de la technique aidant, de nouvelles méthodes d'exploration voient le jour, et parmi elles, l'IRM ou Imagerie par résonance magnétique. Le principe en est beaucoup plus complexe, mais son utilisation elle, est beaucoup plus simple.
Une méthode d'exploration bien moins agressive pour le patient
L'IRM consiste à placer le patient à l'intérieur d'un énorme électroaimant cylindrique qui produit un champ magnétique puissant. L'appareil, relié à un ordinateur qui en traite les données, est capable de fournir des images en coupe du corps du patient et ceci dans toutes les directions. Cela permet d'obtenir une vision plus précise des lésions observées.L'IRM a tout d'abord été réservée à l'exploration du système nerveux (cerveau et moelle épinière), des os et des articulations. Mais des développements récents lui permettent aujourd'hui d'explorer nos vaisseaux et de localiser les anomalies de circulation sanguine.
Des résultats probants
Une étude réalisée à Amsterdam a comparé l'efficacité des deux techniques, IRM et coronarographie. Les 38 patients de l'étude avaient tous subi des pontages veineux (dérivation visant à contourner l'étranglement ou l'obstruction d'une veine) et se plaignaient de douleur thoraciques pouvant être des signes annonciateurs de problèmes circulatoires au niveau de ces pontages. Après examen, il apparaît que plus le degré d'étranglement du pontage est important, plus l'IRM est fiable (dans 82 à 88% des cas lorsque la diminution du diamètre du pontage est de moitié et dans 100% des cas lorsque les pontages sont totalement obstrués).
Beaucoup d'avantages et peu de contre-indications
L'IRM est indolore. Sans risque ni effets secondaire connu, elle peut même être utilisée chez la femme enceinte. Elle n'implique pas l'irradiation du patient et elle n'entraîne pas non plus de réactions allergiques comme peuvent parfois le faire les produits de contrastes utilisés lors des coronarographies. Sans nécessité d'hospitalisation ni de repos consécutif, des résultats que l'on peut obtenir le jour même ou le lendemain, l'IRM paraît donc aussi banale qu'une simple radio.Il existe tout de même quelques restrictions à son utilisation. Les personnes présentant des objets métalliques dans le corps (fragments métalliques suite à un accident ou stimulateur cardiaque par exemple) ne peuvent pas subir d'IRM. Il faut donc s'en assurer au préalable par une radio classique. Par ailleurs, cet examen ne peut fonctionner non plus sur des personnes obèses.Son seul gros défaut: son prix et le coût de revient des examens sont très élevés, c'est pourquoi sa prescription reste encore limitée. Mais à terme, elle pourrait fort bien remplacer la coronarographie classique.