Insomnie : des critères de diagnostics très précis

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 15/10/2007
Maj le
3 minutes
vue de dessus de gentil jeune femme réfléchie, assis et penser au lit à la maison
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Un Français sur trois manifeste au moins un des symptômes de l'insomnie, mais rares sont ceux qui en parlent à leur médecin. Or les répercussions sur la qualité de vie peuvent être particulièrement importantes. De son côté, le médecin dispose de recommandations de bonne pratique et de critères diagnostiques précis afin de proposer une prise en charge adaptée.

Les répercussions de l'insomnie

Parmi les troubles du sommeil, l'insomnie est l'affection qui prédomine et qui génère une consommation croissante d'hypnotiques et d'anxiolytiques. Mais en plus de cette conséquence médicamenteuse, l'insomnie altère le fonctionnement physique, psychique et social, à tel point que globalement, la qualité de vie des insomniaques est comparable à celle des personnes atteintes d'une maladie chronique (diabète, hypertension, obésité, asthme…). Il existerait aussi un lien entre les troubles du sommeil et les troubles psychiatriques (dépression, anxiété, troubles émotionnels, abus de substances illicites et d'alcool). Et enfin, les insomniaques auraient un risque accru d'accidents de la route et d'accidents du travail, notamment en raison des effets résiduels des hypnotiques qu'ils consomment.Dans ses recommandations pour la pratique clinique, la Haute autorité de santé (HAS) utilise la définition suivante : « l'insomnie se définit comme le ressenti d'une insuffisance de l'installation ou du maintien du sommeil, ou d'une mauvaise qualité restauratrice, associée à des retentissements diurnes à l'état de veille : fatigue, perte de concentration, manque de mémoire, morosité ou irritabilité, erreurs dans la réalisation de tâches ».

Le diagnostic de l'insomnie

Le diagnostic de l'insomnie passe par un interrogatoire poussé, portant sur l'ancienneté et la fréquence des troubles, les répercussions diurnes (fatigue, troubles de la concentration, perte de mémoire, baisse de vigilance, somnolence, anxiété…), les traitements déjà utilisés, l'environnement, le mode de vie et les habitudes (rythme de travail, horaires, siestes, alcool, médicaments…), les symptômes associés pouvant évoquer un trouble sous-jacent (jambes sans repos, apnées du sommeil, douleurs….), l'existence de troubles psychiques anxieux et/ou dépressifs, etc. Le médecin utilise ensuite les critères diagnostiques généraux de l'insomnie indiqués ci-dessous, mais peut aussi recourir à un agenda du sommeil et à des autoquestionnaires ou des échelles, par exemple pour mieux cerner l'intensité d'une somnolence ou l'importance des troubles anxieux et dépressifs.

Critères diagnostiques généraux de l'insomnie

A. Une ou plusieurs des plaintes suivantes sont rapportées :

  • 1. difficulté à s'endormir ;
  • 2. difficulté à rester endormi ;
  • 3. réveil trop précoce ;
  • 4. sommeil durablement non réparateur ou de mauvaise qualité.

B. Les difficultés ci-dessus surviennent en dépit d'opportunités et de circonstances adéquates pour dormir.

C. Au moins un des symptômes diurnes suivants relatif au sommeil nocturne est rapporté :

  • 1. fatigue ;
  • 2. baisse d'attention, de concentration ou de mémoire ;
  • 3. dysfonctionnement social, professionnel ou mauvaise performance scolaire ;
  • 4. instabilité d'humeur, irritabilité ;
  • 5. somnolence diurne ;
  • 6. baisse de motivation, d'énergie ou d'initiative ;
  • 7. tendance aux erreurs, accidents au travail ou lors de la conduite automobile ;
  • 8. maux de tête, tension mentale et/ou symptômes intestinaux en réponse au manque de sommeil ;
  • 9. préoccupations et soucis à propos du sommeil.

Ce n'est qu'à partir du diagnostic que le médecin décidera de la prise en charge la plus adaptée. En cas d'insomnie légère à modérée, des règles d'hygiène et de régulation du cycle éveil-sommeil peuvent parfois suffire.

En cas d'efficacité insuffisante, le traitement sera complété par la prescription, toujours ponctuelle, d'un hypnotique.

Sources

Recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), décembre 2007.

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