Incontinence urinaire : risque minimisé avec la césarienne

L'incontinence urinaire représente l'une des complications les plus fréquentes et les moins bien vécues du post partum. Comparé à un accouchement par voie naturelle, ce risque est significativement minimisé après le recours à la césarienne.

Lorsque celui-ci ne s'impose pas, le choix entre un accouchement par voie basse naturelle ou par césarienne programmée est souvent bien difficile, tant pour la patiente que pour le médecin. Aujourd'hui, les tendances personnelles et professionnelles sont à l'augmentation du nombre de césariennes. Mais les facteurs de risques de lésion du plancher pelvien et donc d'incontinence urinaire sont encore mal cernés. Sur ce sujet, une nouvelle étude apporte des éclaircissements intéressants, à même de raviver le débat sur les indications de la césarienne.

Plus de 15.300 femmes ont été recrutées en Suède entre 1995 et 1997. Certaines n'avaient pas d'enfant (3.339), d'autres ont accouché une seule fois par voie vaginale (11.299) ou par césarienne (669). Toutes avaient moins de 65 ans et ont répondu à un questionnaire portant sur d'éventuels symptômes d'incontinence. La fréquence de l'incontinence sous toutes ses formes confondues était de 10% dans le groupe de femmes nullipares (n'ayant pas accouché), de 16% dans le groupe césarienne et de 21% chez les patients ayant accouché par voie naturelle.Le risque après accouchement par voie basse est donc multiplié par 1,7 par rapport au recours à la césarienne. Et même via la césarienne, le risque est multiplié par 1,5 comparé aux nullipares.

Notons cependant dans cette étude, le faible nombre de sujets ayant bénéficié de la césarienne. En effet, le recours à cette technique est plus faible dans les pays scandinaves que chez nous : 5% contre 15%.

Ces observations ne doivent surtout pas être utilisées pour justifier une augmentation des césariennes, pour ce seul motif. En revanche, elles peuvent servir d'éléments à fournir aux patientes lors de la décision.

Ces résultats indiquent également très clairement toute l'importance de la rééducation périnéale. Il s'agit d'une étape clé après l'accouchement à ne surtout pas négliger.Cette rééducation qui consiste à apprendre à commander son plancher pelvien puis à le renforcer, s'adresse notamment à toutes les femmes venant d'accoucher, quel que soit leur risque d'incontinence urinaire. En effet, cette rééducation est tant thérapeutique que préventive. Si une incontinence post partum peut guérir spontanément, elle peut néanmoins réapparaître lors d'une prochaine grossesse ou après la ménopause. Dans ces conditions, mieux vaut prévenir d'éventuels problèmes ultérieurs.

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Source : Rortveit, New England Journal of Medicine, 348: 900-907, 946-950, 2003.