Incontinence urinaire : quel traitement en cas d'excès de poids ?

L'obésité féminine augmente très rapidement. Or l'excès pondéral majore le risque de souffrir d'une incontinence urinaire. Existe-t-il des spécificités dans la prise en charge de l'incontinence urinaire chez une femme touchée par l'obésité ?
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Du surpoids à l'obésité...

Selon la fameuse enquête ObEpi-Roche sur l'évolution des habitudes alimentaires des Français, en 2009, 14,5 % de la population adulte est obèse (contre 8,5% en 1997), soit 6,5 millions de personnes, et 32% sont en surpoids.

Outre les répercussions de l'excès pondéral sur le système cardiovasculaire, métabolique, pulmonaire et rhumatologique, l'obésité est aussi un facteur très important fragilisant le plancher pelvien et donc favorisant l'incontinence urinaire.

Une étude publiée cette année montre que chez les femmes souffrant d'une obésité simple (IMC ou Indice de masse corporelle compris entre 30 et 35*), moyenne (IMC compris entre 35 et 40) ou sévère (IMC supérieur à 40), le taux de prolapsus (descente d'organes) augmente respectivement de 7%, 10% et 13%, le risque de fuites urinaires à l'effort augmente de 20%, 32% et 30% et celui d'hyperactivité de la vessie de 20%, 26% et 27%.

Quel est le traitement de l'incontinence urinaire en cas d'obésité ?

Face à une femme obèse qui souffre d'incontinence urinaire, la première chose à déterminer est le degré de la gêne ressentie. Le second point essentiel à connaître avant de décider d'une prise en charge est l'existence ou non d'un projet de traitement de l'obésité. Cette information est primordiale car la perte de poids réduit les fuites urinaires, et en particulier l'incontinence urinaire à l'effort.

Mais les mesures hygiéno-diététiques permettant une perte de poids sont souvent difficiles à respecter sur le long terme. La rééducation du périnée s'impose aussi en complément.

Au final, la prise en charge de l'incontinence urinaire chez une femme en excès pondéral doit être globale, et comprendre initialement à la fois des mesures hygiéno-diététiques et une rééducation.

Si ces mesures se révèlent insuffisantes, il faudra envisager de recourir à la chirurgie de l'incontinence urinaire selon la méthode de pose de bandelettes sous urétrale (des bandelettes sont placées de façon à renforcer le plancher pelvien).

Attention toutefois, il faut savoir que l'excès de poids diminue le taux de succès de cette intervention chirurgicale. Au-dessus d'un IMC de 35, le taux d'échec est augmenté de 50%.

Ainsi, en cas d'obésité importante (IMC compris entre 35 et 40), on peut se demander si le traitement de l'incontinence ne doit pas passer par le recours à la chirurgie de l'obésité.

Il faut savoir qu'un an après avoir bénéficié d'une chirurgie de l'obésité (pose d'un anneau gastrique), la fréquence de l'incontinence urinaire est divisée par deux, un résultat équivalent à celui obtenu par la pose chirurgicale de bandelettes en l'absence d'obésité.

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Source : Communication de Cortesse A. et coll., 103e Congrès français d'urologie, Paris, 18-21 novembre 2009 ; Whitcomb et coll., Int. Urogynecol. J., 2009.