Implant mammaire : un nouveau risque de cancer mais « extrêmement » faible

L'Institut national du cancer (INCa) alerte sur un nouveau risque lié au port d’un implant mammaire : le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC). Ce risque est cependant extrêmement faible. En France, 18 cas ont été recensés. En pratique, quels conseils aux femmes porteuses d’un implant ?
© Istock

18 cas de lymphome du sein exclusivement recensés chez des porteuses d’implant

Selon un groupe d’experts réunis le 5 mars 2015, l’implant mammaire est associé à un risque de cancer appelé lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC). Celui-ci serait lié à un processus inflammatoire, mais qui mettrait des années à dégénérer en cancer. De ce fait, il est le plus souvent de bon pronostic. Par ailleurs, ce type de cancer est rare, ce qui fait que le risque est « extrêmement faible ». En France, 18 cas ont été recensés, systématiquement chez des femmes porteuses d’un implant mammaire (un cas en 2011, deux en 2012, quatre en 2013 et onze en 2014, avec une personne décédée). Les manifestations cliniques étaient de type épanchement, augmentation du volume mammaire, tuméfaction, érythème, présence d’une masse à la palpation et des douleurs dans le sein.

Selon les premières estimations, « une à deux femmes pour 10.000 porteuses d’implant(s) mammaire(s) pendant 10 ans présenteraient un LAGC ».

Quelles précautions pour les femmes porteuses d’un implant ?

En France, plus de 330.000 femmes sont porteuses d’implant mammaire dans le cadre d’une chirurgie reconstructrice après un cancer du sein ou à visée esthétique (83% des cas).

Ces dispositifs médicaux font l’objet d’une surveillance particulière par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm), qui a été renforcée en 2010 à la suite de l’affaire des prothèses PIP. Les patientes aussi font l’objet d’un suivi très régulier visant à vérifier l'absence de symptôme particulier et l’intégrité de la prothèse.

En pratique, « pour les femmes porteuses d’un implant mammaire et sans signe clinique au niveau des seins », le groupe d’experts « ne préconise pas de suivi particulier autre que celui qui existe actuellement pour toutes les femmes » (examen clinique et échographie tous les ans, même en l’absence de symptômes particuliers). En revanche, tout symptôme doit être signalé au médecin et toute femme porteuse ou envisageant la pose d’un implant mammaire doit être informée de ce risque. À noter que les experts confirment l’absence d’un surrisque de cancer du sein associé aux implants.

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Source : INCa, Avis d’experts, Lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à un implant mammaire, 5 mars 2015, https://www.e-cancer.fr/toutes-les-actualites/9373, et 3 mars 2015, http://www.e-cancer.fr/prevention/protheses-mammaires-et-risque-de-cancer.