Illusion d’optique : ces points sont-ils bleus ou violets ?

Déterminer la couleur d'un objet peut s'avérer compliqué ! Tout dépendrait des autres couleurs qui nous entourent, démontrent des scientifiques américains.  

Des scientifiques américains ont mis au point, sans le vouloir, une illusion d'optique très efficace, comme ils le dévoilent dans la revue Science le 29 juin 2018.

Dans leur étude, ils ont présenté une série de 1000 points, variant du violet au bleu, à un groupe de volontaires. Ils devaient répondre à la question suivante : "Est-ce que ce point est bleu ?". La plupart des participants ont cerné les différences de couleurs entre les points.

Après 200 essais, les chercheurs ont diminué progressivement le nombre de points bleus pour une partie des sujets testés. Résultat : ces personnes identifiaient toujours autant de points bleus qu'au départ.

Ce curieux phénomène s'expliquerait par un "changement de concept induit par la prévalence" : lorsque l'on diminue la fréquence d'un phénomène, on a tendance à élargir son concept. Les participants auxquels on présentait de moins en moins de points bleus révisaient leur jugement et considéraient plus facilement un point parme comme appartenant à la famille du bleu.

Les participants ont interprété des visages neutres comme menaçants

Les scientifiques ont ensuite réalisé deux variations de cette expérience. Dans l'une d'elle, ils ont montré aux participants une série de 800 visages humains, créés par ordinateur. L'expression de ces visages oscillait du "très menaçant" au "pas vraiment menaçant". Dans l'autre expérience, ils leur ont présenté 240 propositions de recherche scientifique, de "très éthique" à "très peu éthique". Au moment de déterminer les visages les plus menaçants et les propositions les moins éthiques, les résultats de la première expérience se sont confirmés . 

  • Lorsque les visages menaçants sont devenus rares, les participants ont interprété des visages neutres comme menaçants.
  • Lorsque les propositions contraires à l'éthique sont devenues rares, les participants ont interprété des demandes anodines comme immorales.

Il semblerait particulièrement compliqué d'aller contre le phénomène identifié par les chercheurs. Preuve en sont les participants prévenus de ce biais et payés pour y résister, sans succès.

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Source : "Prevalence-induced concept change in human judgment", David E. Levari, Daniel T. Gilbert, Timothy D. Wilson, Beau Sievers, David M. Amodio, Thalia Wheatley, 29 juin 2018