Hypersensibilité chimique multiple (MCS) : intolérance aux produits chimiques, vraie maladie
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La sensibilité aux produits chimiques rend le quotidien difficile

La sensibilité aux produits chimiques des patients atteints de MCS est de l’ordre de 1000 fois plus importante que chez les personnes non atteintes. C’est donc tout un quotidien qu’il faut ré-organiser pour pouvoir vivre sans les effets toxiques des produits chimiques qui nous entourent. « Il faut d’abord repérer la source de la réaction, explique Célestine Delorghon. Par exemple, je ne peux pas feuilleter un magazine tout neuf, l’encre d’imprimerie et les traitements du papier me donnent des nausées terribles. J’ai donc pris l’habitude de les étendre à l’air libre avant de les lire. »

Pour les personnes les plus lourdement affectées, cela peut aller jusqu’à un arrêt de travail à long terme, une perte des interactions sociales à cause de l’incapacité à approcher des personnes portant des traces de shampoing, gel douche, produits cosmétiques ou lessive.

Pour les cas les plus extrêmes, l’isolement devient quasi-total : impossibilité de se rendre dans les infrastructures publiques (grandes surfaces, magasins, banques, mairies…) en raison des trop fortes agressions chimiques.

Quelle prise en charge pour les MCS ?

Quand une maladie n’est pas reconnue dans un pays, difficile d’attendre une prise en charge efficace.

« Trop souvent les médecins redirigent les personnes atteintes de MCS vers des psychologues en pensant qu’il s’agit de vues de l’esprit. Mais comme pour les personnes atteintes d’une pathologie grave, isolées et affaiblies, au bout d’un moment le moral commence à lâcher, ca ne fait pas pour autant des MCS des personnes dépressives », s’indigne Celestine Delorghon.

De nombreuses études montrent pourtant que le syndrome est très courant, plus encore que le diabète, ce qui représente un immense impact sur la santé publique, ainsi que d’énormes pertes économiques causées par la baisse de productivité. Aux États-Unis, environs 3,5 % de la population serait atteinte de la forme sévère de la maladie et 12 % à 25 % serait modérément affectée. Le Professeur américain Martin Pall, spécialiste de la maladie, a publié une étude sur le MCS et tente ainsi d’améliorer la prise en charge de cette nouvelle pathologie très liée à nos nouveaux modes de vie.

À ce jour, il n’existe pas de traitement pour guérir des MCS.

La seule solution est la suppression stricte des sources chimiques. Lorsque les patients MCS doivent se rendre dans des bâtiments publics, par exemple il est préférable qu’ils se couvrent la peau pour empêcher l’absorption et qu’ils portent des masques pour éviter l’inhalation de produits qui contribuent à la pollution de l’air intérieur : rafraîchisseurs d’air, produits de nettoyage et pesticides, qui peuvent profondément indisposer les patients MCS, voire provoquer des malaises.

*Pall 2009, www.tenthparadigm.org

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Source : "MCS : attention aux risques chimiques", un article du Magazine Côté Santé n°88 de juillet-août 2014