L'hospitalisation à domicile : une formule qui se développe malgré les obstacles

L'hospitalisation à domicile (HAD) connaît une croissance rapide depuis les années 2000. Cependant, elle ne représente encore qu'une part minime de l'offre de soins hospitaliers et se heurte à certaines difficultés.

Développement de l'hospitalisation à domicile (HAD)

D'après un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié en novembre dernier, le développement de l 'hospitalisation à domicile ou HAD (+119% d'activité depuis 2005) répond à une demande croissante de prise en charge à domicile, de la part des patients comme des aidants. Cette tendance encore marginale (0,45% des séjours d'hospitalisation complète) devrait s'amplifier avec le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques (20% des Français), le développement du maintien à domicile et le déficit actuel de notre système d'assurance maladie. L'HAD permet en effet à certains malades souffrant de pathologies graves, aigües ou chroniques de pouvoir bénéficier de soins médicaux et paramédicaux à domicile. Les dépenses non directement liées à ces actes (nourriture, produits d'hygiène...) étant à la charge du malade, le coût d'une journée d'HAD est moins élevé, pour l'assurance maladie, qu'une journée d'hospitalisation complète.

L'hospitalisation à domicile intervient dans des champs variés, mais la périnatalité, les soins palliatifs et la cancérologie représentent près de 60% des séjours. Malgré une prise en charge en matière de périnatalité traditionnellement forte en HAD (prise charge du nouveau-né, surveillance de grossesse à risque, retour précoce après accouchement...), le rapport souligne des lacunes en terme de qualité et sur le plan médico-économique. En matière de soins palliatifs (18% des séjours), une large majorité de Français déclare préférer rester au plus près de leur famille dans les derniers moments et mourir à domicile.

L’intérêt de l’HAD dans le cadre d’une pathologie comme le cancer est également avéré mais certaines difficultés techniques, les évolutions thérapeutiques et le fort développement des chimiothérapies en hospitalisation de jour pourraient limiter la poursuite de son développement. Les contrôles réalisés par l'assurance maladie en 2009 ont en effet révélé un nombre élevé de difficultés : "seuls 36% des séjours ne comporteraient aucune anomalie", selon le rapport de l'Igas. Les lacunes du système tarifaire expliqueraient, en partie, cette situation et une étude nationale des coûts a été lancée en 2009 pour y remédier.

Lors de la 14e journée nationale de l'hospitalisation à domicile, qui s'est déroulée le 9 décembre dernier, le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a annoncé trois axes de travail : définir plus clairement le périmètre de l'HAD dans l'offre de soins actuelle, faire évoluer le modèle de financement et développer la télémédecine. Selon lui, "l'hospitalisation à domicile est un sujet qui engage l'avenir de notre système de santé".

Vous pouvez consulter l'intégralité du rapport de l'Igas sur le site de la Documentation française (http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000664/0000.pdf).

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Source : hopital.fr